Algérie

Béchar : Remous à la Direction de l'hydraulique


Le chef de projet qui se dit révolté par ce qu'il constate quotidiennement, a rédigé un rapport accablant qu'il a adressé à toutes les autorités de la wilaya avec copie au Président de la République pour dénoncer le nouveau scandale. Alors que la première affaire n'a pas encore connu son épilogue, un nouveau scandale vient d'éclater au niveau de la Direction de l'hydraulique de Bechar. En effet, un ingénieur, chef de projet qui se dit révolté par ce qu'il constate quotidiennement, a rédigé un rapport accablant de quatre pages qu'il a adressé à toutes les autorités de la wilaya avec copie au Président de la République. M. Djakani, par qui le nouveau scandale est arrivé, a pris tout le monde à contrepied. Il a défié toutes les menaces et les tentatives de « réconciliations » et a fait une déposition, ce lundi, au niveau de la sureté de wilaya. Dans ce rapport compromettant, M.Djakani commence par donner son itinéraire professionnel avant de passer aux choses sérieuses. « J'ai été chargé des dossiers des digues avec le CTH de Tlemcen représenté par M. AFIF et la Direction nationale du contrôle des constructions hydrauliques d'Oran représentée par M. Ladouani. Malheureusement, j'ai compris par la suite que le nouveau (ndlr) directeur de l'hydraulique et le chef de service administration et moyens se sont mis d'accord pour porter préjudice au pays et à la population ». M. Djakani énumère par la suite ce qu'il considère comme dépassements et cite les digues de Messouar, de Kerzaz et d'Igli. En ce qui concerne cette dernière, il affirme que « le dossier de cette digue est flou. Il a consommé 8,5 milliards de centimes et la digue n'a pas été achevée. Dans la partie réalisée, il existe des réserves et malgré cela, elle a été réceptionnée provisoirement. Il reste 6 milliards de centimes qui attendent le lancement des travaux, voire le rapport du CTH Oran. Toutes les données techniques avaient été remises au directeur qui n'a pas bougé le petit doigt ».Attribution douteusePuis le rédacteur du rapport passe au projet du curage de l'oued Béchar, un projet qui fait jaser certains en raison, dit-on, de la somme qui lui a été allouée, plus de 7 milliards de centimes. « Dans ce projet, le CTH de Tlemcen avait refusé certains points mais le directeur a donné des instructions pour la réalisation », selon M. Djakani qui ajoute que sur le projet de transport des eaux de Moughel à Bechar, l'entreprise de réalisation a bénéficié d'un surplus pour un kilomètre de tuyau de conduite au lieu de 100 mètres. Revenant aux études, l'intéressé révèle que quatre projets d'étude ont été attribués à un bureau d'études d'une manière douteuse à Ouakda nord, Haï El Foursane, Haï 18-Février et Djeniene Diffallah. Or, d'après lui, ces quatre études avaient été réalisées par l'URBAT bien avant. Concernant l'attribution des marchés publics, cet ingénieur explique que pour attribuer un marché au profit d'une entreprise, on demande à l'entrepreneur concerné de remplir 3 à 5 cahiers des charges et d'y ajouter le sien, le moins disant, avant l'établissement des PV comme si l'opération s'était déroulée dans la transparence. En conclusion, M. Djakani affirme que, lors d'une réunion tenue récemment au niveau de la direction de l'hydraulique et à laquelle ont assisté plusieurs responsables du secteur, le directeur et un chef de service lui ont demandé d'attester qu'il avait fait le suivi du projet de curage d'une digue à Mougheul.« L'entrepreneur qui avait réalisé cette digue est en prison et on me demande d'attester que j'ai assuré le suivi des travaux. Ce n'est pas normal ! J'ai donc refusé et suis sorti de la réunion, avant de rédiger par la suite un rapport sur cette affaire. Depuis, on m'a retiré la voiture de service qui me permettait de faire les suivis et je suis alors devenu leur cible avant d'être suspendu ». Il ajoute en outre qu'il détient toutes les preuves sur ce qu'il avance. Pour rappel, une affaire presque similaire avait éclaté audébut de l'année en cours dans cette même direction. Deux directeurs et plusieurs cadres de l'administration et entrepreneurs sont sous mandat de dépôt. D'autres responsables sont soit sous contrôle judiciaire soit en liberté provisoire.
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