Algérie

Béchar : Les quatre filières de l?immigration clandestine



Lors d?un point de presse animé jeudi dernier par les officiers de la sûreté de wilaya, portant sur le bilan de leurs activités, le responsable chargé du dossier des étrangers a mis en exergue l?épineuse question de l?immigration clandestine, à laquelle son service est confronté depuis plusieurs années. Selon l?officier, l?immigration clandestine subsaharienne est classée en plusieurs catégories. La première concerne les ressortissants de Côte d?Ivoire et du Cameroun. Les citoyens de ces deux pays circulent et se déplacent munis d?attestations de réfugiés politiques délivrés par le bureau de l?ONU situé à Hydra (Alger). Interceptés lors de contrôles de routine, ils sont aussitôt invités, au vu de leurs documents, à quitter la wilaya et à rejoindre la circonscription d?Alger. La deuxième catégorie de ressortissants étrangers concerne ceux du Nigeria. Lors des descentes opérées dans le cadre de la lutte contre l?immigration clandestine, les services de sécurité ont souvent la désagréable surprise de découvrir chez ces étrangers, non pas des passeport et des visa mais des cartes consulaires souvent falsifiées avec lesquelles ils circulent, indique l?officier. Présentés devant la justice, ils sont sommés de quitter, après la remise de PV de notification, le territoire algérien dans un délai de 15 jours. La notification, souligne l?intervenant, restera lettre morte et ces ressortissants nigérians disparaissent dans la nature. La troisième catégorie touche le reste de l?ensemble des nationalités des pays africains. Plusieurs parmi ces africains en situation irrégulière, arrêtés lors des contrôles, s?efforcent de se faire passer pour des citoyens nigérians, statut privilégié à leurs yeux, qui leur permet de bénéficier de la mesure prononcée par la justice de « quitter le territoire algérien dans un délai de 15 jour » et d?éviter ainsi la procédure d?expulsion immédiate, applicable sur la quasi-totalité des africains ne pouvant justifier leur séjour sur le territoire algérien. Quelle politique ? La quatrième catégorie, relative au dossier de l?immigration clandestine, vise les Africains des pays limitrophes à l?Algérie (Niger et Mali), ayant foulé le sol algérien avec passeport et visa réglementaires de 3 mois. Ils s?installent à Béchar et se lancent généralement dans le commerce des plantes médicinales. A l?expiration du délai de séjour (3 mois), ils regagnent aussitôt Alger et obtiennent des attestations (exhibées par l?officier) de dépôt de dossier de demande de passeport auprès de leurs représentations consulaires. Ces attestations indéfiniment renouvelées sont présentées aux services de sécurité en cas de contrôle afin de temporiser leur présentation devant la justice. Par conséquent, les efforts déployés par les agents de la sûreté de wilaya en matière de lutte contre l?immigration clandestine buttent sur l?obstacle que constitue l?absence de concertation entre les autorités centrales du pays et les dirigeants des pays africains pour définir et asseoir une politique claire en matière d?immigration et d?installation légale des étrangers sur le sol algérien. A moins que cette situation soit dictée par des liens d?amitié traditionnelle de l?Algérie avec ces pays et qui l?emporterait sur toutes les autres considérations.


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