Algérie

BECHAR: La responsabilité médicale en débat



En fin de semaine écoulée se sont tenus à l'université de Béchar, les assises de la 2ème journée de déontologie médicale organisée par l'ordre régional des médecins, en présence du Dr Bekkat Berkani Mohammed président de l'ordre national de déontologie médicale d'Alger, du président du tribunal et du procureur de la République près le tribunal de Béchar.

Le thème débattu à l'occasion de cette rencontre est «la responsabilité médicale». Plusieurs communications ont été faites par des médecins relevant des secteurs publics et privés qui se sont déplacés de plusieurs wilayas du pays.

A cette occasion, le Dr Bekkat a mis en exergue, lors de son intervention, le malaise enregistré dans le secteur de la Santé dans les régions du Sud et qui se rapporte essentiellement au déficit chronique de spécialistes, situation qui ne peut être résolue par le simple fait de ramener des spécialistes de l'étranger mais de revoir la politique actuelle et offrir aux praticiens nationaux les moyens à même de leur permettre d'exercer dans de bonnes conditions. De son côté, le procureur de la République dira, dans son intervention, que la présomption d'innocence est un droit intangible reconnu, toutefois la loi qui engage la responsabilité médicale du praticien, en cas de faute professionnelle prend en compte quatre chefs d'inculpation : la négligence, la maladresse, l'imprudence, l'inattention et l'inobservation. De son côté le Dr Khadir, de l'ordre des médecins de Tlemcen a traité du thème de la relation médecin/malade mais aussi des rapports inégalitaires qui les lient. Pour sa part, le Dr Bendada Cheikh président de l'ordre régional de déontologie médicale, interrogé sur l'inertie affichée, ces derniers temps, pour ce qui concerne le nombre très élevé de décès «accidentels» de femmes admises pour des accouchements et de nouveaux-nés, durant l'année 2011, à l'hôpital Mohammed Boudiaf de Debdaba, dira que le conseil n'a, en aucun cas, été saisi par des plaignants afin d'ouvrir une enquête.

Le Dr Nafaâ spécialiste de l'hygiène hospitalière et des infections nosocomiales a brossé un tableau accablant pour ce qui est de la mauvaise gestion, la vétusté de plusieurs structures médicales, l'utilisation par le médecin d'instruments obsolètes d'intervention, le manque d'hygiène et l'absence de formation qui conclut-il, sont les principaux facteurs qui entraînent l'apparition des infections nosocomiales, engendrant plus de 14% de décès de patients.

Plus de 10 autres communications ont été inscrites à l'ordre du jour de cette importante réunion. Il est à noter par ailleurs la disponibilité exemplaire des organisateurs de cette rencontre.




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