Algérie

Béchar : La CNAS sensibilise les médecins



La 7e rencontre régionale CNAS-médecins prescripteurs a été organisée, jeudi, à l'université Tahri Mohamed de Béchar. Ont assisté à cette rencontre les wilayas limitrophes d'Adrar, Naâma, El Bayadh et Tindouf, devant un panel de spécialistes médicaux venus d'Alger, en présence de médecins généralistes et spécialistes des hôpitaux, du Conseil régional de déontologie et des patrons d'officines pharmaceutiques, pour faire le point de leurs relations souvent empreintes d'incompréhensions, selon les intervenants.La rencontre vise à renforcer davantage la complémentarité entre les partenaires privilégiés que sont la CNAS, les prescripteurs, en l'occurrence les médecins, les pharmaciens et les assurés sociaux. Il est utile de rappeler que le prescripteur engage sa responsabilité morale, professionnelle et juridique. L'objectif commun sur lequel s'est faite l'unanimité demeure l'équité, la maximisation économique afin de résoudre l'équation entre l'éthique et l'efficacité économique.
A titre d'exemple, au c?ur de l'incompréhension qui entache les relations entre les deux partenaires, on a cité des cas concrets de certains abus en matière de délivrance d'ordonnances médicales aux patients, qui seraient atteints d'hypertension artérielle (HTA) maligne, alors qu'en réalité les ordonnances délivrées ne répondent pas à l'état de santé du malade. D'autres abus signalés, à l'instar des arrêts de travail de complaisance et de longue durée ayant dépassé plus d'une année.
Des abus engageant la responsabilité morale et juridique du médecin prescripteur. Pour le médecin conseil de la CNAS, ces anomalies qui contreviennent à la prise en charge réelle du malade sont le fait d'une méconnaissance de la réglementation de la Sécurité sociale. En outre, un médecin s'est interrogé sur le calvaire auquel, depuis de nombreuses années, sont confrontés des patients dans les hôpitaux publics pour se faire examiner à l'aide d'un scanner introuvable ou défectueux. Face à cette carence, le patient est mis dans l'obligation de se déplacer au nord du pays, en engageant de grosses dépenses (frais de transport, hébergement, etc.).
Tout en admettant cette situation aberrante, les spécialistes de la CNAS au niveau central ont toutefois déploré l'absence de l'économie de santé, une formation inexistante au sein des structures hospitalières. A cet effet, ils vont suggérer, par le biais de leur tutelle, l'introduction d'un module relatif à l'économie de santé au ministère de l'Enseignement supérieur. Poursuivant le réquisitoire contre les anomalies, un médecin spécialiste de l'organisme assureur a pointé du doigt la responsabilité de certains prescripteurs, qui ordonnent exagérément des médicaments qui mettent souvent en danger le patient. A l'appui de son accusation, l'intervenant a présenté à l'assistance une ordonnance médicale qui ne fait aucune mention de la qualité du prescripteur et, par ailleurs, chargée de ratures, illisible et dont le coût a été évalué à 39 479 DA pour la Sécurité sociale.
Le président du Conseil régional de déontologie, s'adressant aux responsables de la CNAS, a demandé que soit rapidement mis fin à ces aberrations en normalisant la forme de l'ordonnance et l'identification du prescripteur. Aussi, dans la commune de Béchar, il n'existe que trois médecins privés conventionnés avec la CNAS, en raison du remboursement modique par l'organisme assureur sur la base de l'ancien tarif de 400 DA toujours en vigueur. La même situation est vécue par les chirurgiens et prothésistes dentaires. Les médecins concernés ont promis toutefois de faire des recommandations en vue d'une révision des tarifs incriminés.
Dans le même contexte, on a appris que les dépenses relatives aux assurances sociales ont atteint le taux de 73% uniquement en matière des dépenses en médicaments et ce taux, selon les intervenants, va crescendo. Les prochaines rencontres CNAS-médecins prescripteurs seront organisées à Oran, Batna, Blida et Constantine.


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