Les sinistrés de Debdaba manifestent leur courroux
Les habitants des quartiers de Debdaba sont descendus, hier, dans la rue pour exprimer leur courroux contre la télévision algérienne qui aurait minimisé les dégâts causés par les dernières intempéries.
Hier, vers 11h30, les habitants de Haï Numro ont bloqué la circulation routière en brûlant des pneus et des troncs d’arbres au milieu de la chaussée. Certains se sont attaqués à toutes les cabines téléphoniques d’un opérateur privé, implantées le long du boulevard Emir Abdelkader. Non loin de là, d’autres ont ciblé par des jets de pierre la devanture de la Banque nationale d’Algérie de Debdaba. L’enseigne et le dispositif extérieur d’alarme ont volé ainsi en éclats. Alertées, les brigades anti-émeutes sont intervenues pour empêcher les manifestants de passer les ponts qui les séparent du centre-ville situé de l’autre côté de l’oued. Ce n’est qu’une heure et demie plus tard que tout devait rentrer dans l’ordre et la circulation a été rétablie au niveau des différentes artères de Debdaba.
Un officier supérieur de la P.J., rencontré sur les lieux, assure que les services de l’ordre restent en alerte pour parer à toute éventualité car il est difficile de prévoir la réaction de ces jeunes qui risquent de reprendre leur action à tout moment pour manifester encore contre la minimisation des dégâts dans la couverture médiatique de la télévision.
Lors d’un point de presse organisé avant-hier à 16 heures, le wali a tenu à rassurer la population en soulignant que le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales suivait de près le développement des événements et qu’il était prêt à dégager l’enveloppe nécessaire pour venir en aide aux sinistrés. «Le ministre de l’Intérieur m’a tranquillisé du point de vue financier pour subvenir aux besoins des sinistrés», soulignait le wali de Bechar. Le chef de l’exécutif faisait ensuite état de 210 familles sinistrées au niveau de la ville de Bechar, «complètement prises en charge au niveau des deux auberges des jeunes, du CFA, du CFPA, du centre de formation paramédicale et de la salle omnisports».
Il est à noter que, sur les 5 ponts de la ville de Bechar, trois seulement sont ouverts à la circulation. Les deux autres sont fermés par mesures préventives en attendant les résultats d’expertise. Cette situation perdure depuis les fortes pluies qui se sont abattues sur la région mercredi, jeudi et vendredi derniers. En effet, la wilaya de Bechar, qui recevait un taux moyen annuel de 100 millimètres, a enregistré 101 millimètres au cours des 48 heures allant de mercredi soir à vendredi avec une densité de 850m3 par seconde. Et pour revenir aux dégâts occasionnés par les intempéries, on citera cette école située au «quartier 8», totalement détruite; ce centre de formation professionnelle dont les murs des classes n’ont pas pu résister aux forces de la nature et dont un véhicule, Partner, a été jeté par les eaux aux confins de l’oued Tighélyine. Le pont de la Choufane a été, lui, endommagé à 100% et fermé à la circulation piétonne et routière. C’est aussi le cas du pont Ouled Bazayed, lui aussi endommagé et qui sera soumis à l’expertise. Pour ce qui est du pont érigé au niveau de Oued Kaloum sur la RN6 desservant la wilaya de Bechar par le Nord, l’ossature est intacte, seuls les remblais ont subi des dommages et la circulation a été rétablie à ce niveau.
Messaoud Ahmed
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Posté Le : 13/10/2008
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com