Algérie

Béchar : Des exploitants agricoles otages de la bureaucratie


L'agriculture va mal à Béchar et des exploitants agricoles de la région des Ksour du Nord (45 km au nord du chef-lieu) que nous avons pu interroger sont en colère.Une colère qui n'est pas seulement liée aux aléas climatiques, certes bloquants, mais surtout aux facteurs humains et à la mauvaise gestion du secteur dont ils se plaignent depuis de nombreuses années. Il faut se rappeler que les gros investissements consentis par l'Etat dans le cadre de l'accès à la propriété foncière (APFA) créé par arrêté n°18/1983, n'ont pas donné les résultats escomptés.
L'APFA fut remplacée par le mode de gestion concessionnaire portant sur une durée de 40 ans où l'exploitant agricole devait remplir ses engagements inscrits dans un cahier des charges, faute de quoi une décision est prise à son encontre.
Ce mode de gestion étatique consistait aussi à remettre les clés en mains par les pouvoirs publics à l'agriculteur où l'Etat se charge des actions structurantes, à l'exemple de la réalisation de l'électrification du périmètre agricole concédé, l'ouverture des pistes, la mobilisation des ressources hydriques (réalisation des forages). La concession n'a pas donné non plus des résultats satisfaisants à cause de l'imbrication de plusieurs facteurs.
Dans la wilaya, la concession agricole est prise en otage entre principalement les services agricoles et ceux des domaines, en particulier dans son volet bureaucratique, et l'absence de concertation entre les deux administrations, confie un propriétaire de plusieurs hectares de plantations d'oliviers et appuyé dans ses propos par ses voisins. «Ici aux Ksour du nord, nous ne disposons ni d'eau de forage, ni de digues mais d'un minuscule puits foré nettement insuffisant pour arroser nos oliveraies. Nous ne disposons pas de titre de concession agricole, condition indispensable pour acquérir une autorisation pour nous permettre de forer des puits.»
Selon une source des services hydrauliques de la wilaya en charge de la question, sur un programme de 12 digues réparties sur l'ensemble de la région, 4 digues ont été retenues pour la région des Ksour du nord et dont les cahiers de charges déposés au niveau du comité des marchés publics sont en cours d'examen pour pouvoir ensuite entamer le lancement des études.
Mais, les lenteurs bureaucratiques risquent de prolonger les délais, craignent ces propriétaires. L'objectif principal, précise notre source, étant la recharge artificielle des nappes d'eau.
Toutefois, pour certains, une lueur d'espoir semble se dessiner pour ces exploitants des périmètres agricoles avec l'arrivée de nouveaux responsables des deux administrations (agriculture et domaine) qui ont été appelés par les autorités locales à coordonner leurs actions et harmoniser leurs efforts en vue de briser le cercle vicieux de la bureaucratie et résoudre les problèmes de la concession en suspens et qui entravent la relance du secteur moribond.
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