Le phénomène des mères célibataires était au centre d'un débat à Béchar.Des médecins et membres de plusieurs associations féminines se sont regroupés à l'université de Béchar en fin de semaine dernière pour alerter l'opinion publique sur les nombreux effets négatifs à la fois juridiques et sociaux du problème et surtout des moyens à mettre en ?uvre pour protéger les droits et prévenir des grossesses non désirées des victimes.Les médecins intervenant au cours de cette communication ont tenu d'abord à rappeler que l'Algérie, à l'instar d'autres pays, enregistre chaque année 7 000 naissances illégitimes et que la tendance est à la hausse. Pour le sociologue Chérifi, «au départ, aucune femme ne s'imagine, qu'à travers ses relations extraconjugales, qu'elle va devenir une mère célibataire en enfantant illégitimement. Son appréhension prend forme au moment où elle tombe enceinte et convaincue qu'elle sera rejetée ensuite par la société», a indiqué le sociologue.D'autres intervenants ont signalé une découverte jugée stupéfiante : les filles étudiantes dans leur majorité n'ont aucune connaissance sur les moyens contraceptifs pour prévenir une grossesse. Mme Benkhedda, médecin, qui travaille dans la plus ancienne polyclinique au centre-ville de Béchar, a présenté à l'assistance les différents types de moyens de contraception et a insisté en particulier sur l'utilisation instantanée de la pilule dite du lendemain en cas de viol subi par une fille sur Le-champ.Néanmoins, aucun chiffre sur le nombre d'enfants abandonnés annuellement et recueillis par la structure d'assistance publique n'a pu être avancé. A ce sujet, il est difficile, a-t-on fait savoir, de cerner toute la problématique de l'enfance illégitime dans la mesure où la victime concernée préfère accoucher dans un lieu ou une ville où elle n'est pas connue. Au passage, les médecins ont abordé aussi l'aspect des conséquences désastreuses d'une naissance illégitime non désirée. Celles-ci sont liées à l'absorption par la femme enceinte de substances médicales dangereuses car non prescrites et pouvant entraîner la naissance d'un enfant handicapé à vie, s'ajoutant au risque de le tuer et fatalement l'abandonner dans la rue.Face à ce grand risque puni par la loi, et afin de prévenir contre cette dérive, les médecins préconisent la vulgarisation d'une campagne de sensibilisation soutenue par une éducation sexuelle notamment dans les lycées. Mais une telle initiative serait-elle facilement acceptée et ouvrir ainsi une brèche dans certaines mentalités qui demeurent encore conservatrices et donc peu enclines à une ouverture d'esprit '
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Posté Le : 16/03/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M Nadjah
Source : www.elwatan.com