Beaucoup reste à faire Secteur de l'emploi à Blida

Même si les chiffres officiels se veulent plutôt rassurants, le taux de chômage reste toujours un problème récurrent à Blida.Ainsi, plusieurs jeunes diplômés attendent le fameux et miraculeux appel de l'Agence de l'emploi de la wilaya de Blida (Awem), alors que d'autres s'y rendent fréquemment dans le but de consulter les offres d'emploi proposées et d'essayer de nouer des contacts avec les responsables de cette agence, afin d'être «pistonnés».
Des diplômés aux oubliettes
Hafidha, 24 ans, est une jeune diplômée en journalisme, qui avait déposé sa demande d'insertion professionnelle en 2010, au niveau de ce qui est appelé communément le bureau de main-d''uvre, mais sans aucune suite concrète jusqu'à aujourd'hui. «Durant ces trois longues années de chômage, je n'ai reçu qu'un seul appel. C'était une année après mon inscription à l'Awen. Une jeune femme m'a appelée et m'a demandé de me présenter à l'agence de Boufarik, la ville où j'habite. Malheureusement, j'ai été déçue et désespérée quand j'ai su que c'était un malentendu. Le responsable de l'agence m'a expliqué qu'ils s'étaient trompés et qu'il n'y avait plus de recrutement, mais, bien sûr, qu'il me contacterait aussitôt qu'une nouvelle offre se présenterait», raconte-elle, toute triste.
La situation est presque similaire pour Djamila, 36 ans, qui a été appelée par l'Awem afin d'occuper un poste d'agent à l'état civil. Même si certains disent que pour avoir de l'expérience dans le monde du travail, il ne faut refuser aucune offre d'emploi, Djamila considère ce poste humiliant pour une licenciée en droit.
Idem pour Mohamed, licencié en sciences et technologie, résidant dans la commune de Bouarfa, qui a eu une offre en tant que responsable de la sécurité ferroviaire à la gare de Blida. «Contrairement à la grandiloquence de l'intitulé du poste, mon travail consistait simplement à appuyer sur un bouton qui change la couleur du vert au rouge dès l'arrivée d'un train. J'ai refusé le poste gentiment et j'ai accepté celui proposé par mon voisin épicier. J'ai géré son petit magasin durant la saison estivale, puis je me suis inscrit au concours de magistère que j'ai obtenu. Avec mon diplôme de magistère, j'aurai plus d'offres dont, entre autres, enseignant à la fac.»
Des chiffres rassurants
A entendre ces quelques expériences, on a du mal à croire les chiffres officiels qui confirment une légère baisse des demandes d'emploi comparées aux offres. Dans un bilan comparatif des deux dernières années et le premier semestre de l'année en cours, les chiffres font ressortir une baisse de la demande de 3,36%, contrairement à l'offre qui a enregistré une hausse de 3680 nouveaux postes en 2012 comparée à l'année 2011. Une évolution appelée à augmenter, puisque 6183 nouvelles offres ont été formulées durant le premier semestre 2013. Entre le secteur privé et le public, l'employeur privé est le premier générateur d'emplois, avec 6247 chômeurs embauchés l'année dernière et 3796 autres durant le premier semestre de l'année en cours.
Le directeur de l'emploi de la wilaya de Blida, Aïssat Mohamed Djamel, déclare que les sociétés privées étrangères contribuent fortement à la résorption du chômage, puisque 1107 emplois ont été créés durant l'année 2012, et 720 autres durant le 1er semestre de l'année en cours. Quant au Dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP), les secteurs économiques et administratifs ont recruté 11 109 personnes et permanisé 4477 employés, dont 400 ont bénéficié d'un CDI. Concernant le dispositif Ansej, durant la période allant du 1er janvier 2011 au 30 juin 2013, 6369 projets ont été financés, créant ainsi 16 355 nouveaux emplois. De son côté, la Cnac a recensé, durant cette même période, 2534 projets financés et 3451 nouveaux postes d'emploi créés.