Algérie

Beaucoup reste à faire dans la production pharmaceutique



Beaucoup reste à faire dans la production pharmaceutique
Avec près d'un milliard de dollars d'investissements dans la production pharmaceutique, l'Algérie a réussi à faire des avancées notables dans ce domaine. Toutefois, les professionnels et les producteurs de médicaments jugent que les potentialités du pays sont beaucoup plus grandes et les chances d'augmenter le niveau de production sont réelles. Mais avant d'évoquer les contraintes, les difficultés rencontrées et les recommandations proposées par les industriels des médicaments, il est utile de brosser un tableau des besoins et du marché national. Ce dernier a frôlé les 3 milliards de dollars en 2011, selon l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop).
«La taille du marché des médicaments a atteint 2,9 milliards de dollars en 2011, dont 1,85 milliard de dollars d'importation et 1,05 milliard de dollars de production locale», précisent les responsables de l'Unop. La production nationale, loin d'atteindre le niveau des importations, tourne autour de 1,05 milliard de dollars, dont 84% reviennent au secteur privé et 16% au public. Quant aux dépenses en médicaments par habitant, elles son estimées en l'Algérie à 79 dollars par an et par habitant, alors que la moyenne mondiale est de 127 dollars par an et par habitant. Ce constat confirme que beaucoup reste à faire pour assurer, au minimum, la moitié des besoins des Algériens en médicaments, localement. Mais les experts de l'Unop pensent que l'Algérie pourra en un temps très court inverser cette tendance et baisser les importations à 30 % des besoins du pays. Et c'est ainsi qu'ils se sont fixé l'objectif de doubler le niveau de production d'ici à 2015. Mais pour cela, une nouvelle politique qui prône le développement de la production devrait voir le jour. Le
président du FCE, Réda Hamiani, pense que pour ce faire il faut rendre «l'acte d'investir plus profitable que l'acte d'importer».
Cet objectif nécessite, à ses yeux, «un assainissement en profondeur» du secteur de l'industrie pharmaceutique. Dans le même sillage, notons que l'Unop et le FCE ont élaboré «un nouveau pacte de croissance pour doubler en trois ans la production locale». Ainsi, plusieurs propositions ont été formulées par ces deux organisations afin de favoriser le produit national et de réduire le volume des importations. Entre autres mesures préconisées, on peut citer l'octroi de financements à des taux bonifiés, l'exonération de l'IBS pour les producteurs, l'assouplissement du système actuel de fixation des prix, l'adaptation du système des enregistrements aux règles modernes, la mise en place d'un couloir vert au dédouanement des intrants et la mise en place d'une agence nationale du médicament. Le développement de la production nationale des médicaments nécessite aussi des mesures d'appui d'une période de 5 ans, recommandent les professionnels. En ce sens, ils souhaitent des mesures de protection du marché interne. Cette protection étant transitoire, la période actuelle devra être utilisée pour favoriser, par des aides ciblées, le développement des capacités de la production nationale, souligne l'Unop. Cette association plaide aussi pour la prise de mesures de soutien à travers une extension de l'exonération des droits de douane et de la TVA pour les équipements et les intrants de production. Il est fait état aussi de la mise en place d'un fonds public spécialisé dans le financement de la recherche développement pharmaceutique, l'amélioration des systèmes de contrôle de qualité et des actions de formation des personnels techniques spécialisés. Quant au volet bureaucratie, ils préconisent de faire de l'administration un outil efficace au service des producteurs. D'ailleurs, une étude réalisée par cette association a révélé que les capacités déjà installées du pays peuvent arriver à une couverture nationale de 67 %. Cet objectif est «réalisable», mais des préalables s'imposent. Il est question, notamment, de l'amélioration de la formation des ressources humaines et de l'encouragement de la recherche et développement RD, outre la mise en place de structures accompagnatrices à tous les niveaux du processus de production.
S. B.




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