Beaucoup de visiteurs, peu d'acheteurs

Obstacle - La faiblesse du pouvoir d'achat des jeunes les empêche d'acquérir ces moyens de travail indispensables pour les études et la recherche.
Les magasins spécialisés dans la vente de matériel informatique attirent de nombreux citoyens. A voir tout ce beau monde qui se bouscule dans ces boutiques, dont la plupart s'avèrent trop exiguës, on pourrait croire que les équipements informatiques se vendent comme des petits pains. Toutefois, la réalité est tout autre.
La curiosité et le lèche-vitrines, comme passe-temps, sont les principales motivations des citoyens rencontrés dans certains magasins d'Alger et de Tizi Ouzou. Ils y viennent, pour la plupart, pour'en ressortir quelques instants après. Si le rêve de posséder un micro-ordinateur, notamment les micros portables, est le rêve de tous, les prix appliqués donnent le tournis et sont plutôt dissuasifs. «Pour un simple étudiant ou fonctionnaire, l'achat d'un ordinateur est une mission quasi impossible.
S'il y tient vraiment, il est obligé de faire de gros sacrifices», disent, unanimes, des citoyens rencontrés sur les lieux. Même les vendeurs et propriétaires de ces boutiques reconnaissent que les ventes se font réellement au ralenti, en raison de l'érosion du pouvoir d'achat d'une écrasante majorité des citoyens. Le micro portable, le moins cher sur le marché, coûte pas moins de 29 500 dinars (Mini Compaq 110-730SF).
Les prix atteignent jusqu'à 91 000 dinars (pour le HP Probook 6460B Prof), ce qui est l'équivalent de trois mois de travail pour un simple fonctionnaire ! que dire alors d'un étudiant ou d'un chômeur ' «Je dois économiser de l'argent sur plusieurs mois pour acheter un micro-ordinateur portable.
Pourtant, j'en ai réellement besoin pour préparer ma thèse de magistère», se désole Farouk, employé dans une boîte de communication privée et en même temps étudiant en post-graduation à la faculté des sciences économiques de Dely Ibrahim. «Impossible de se procurer cet outil de travail. Toutes les promesses faites par les responsables quant à une éventuelle baisse des prix se sont avérées de purs mensonges ! Comment veut-on améliorer les performances des étudiants dans ce cas '», intervient Lamia, étudiante au département des sciences juridiques et administratives à la faculté de Boukhalfa ( Tizi Ouzou). Pendant notre tournée dans plusieurs magasins, durant deux journées, nous avons assisté à seulement cinq achats. Le reste des «visiteurs» se contentent de voir et de demander aux vendeurs s'il y a des promotions. «Ma clientèle se compose essentiellement d'entreprises qui commandent une assez grande quantité de PC de bureau, des imprimantes, des scanners, etc.
Pour les particuliers, les ventes sont quasiment au point mort. En moyenne, je vends seulement deux ordinateurs par semaine !», témoigne le propriétaire d'une boutique située à la rue Hassiba-Ben-Bouali, à Alger.