Algérie

Beaucoup de curieux, peu d'acheteurs



Beaucoup de curieux, peu d'acheteurs
Les clients ne se bousculent pas comme lors des précédentes éditions.Ce n'était certainement pas le rush du week-end qui a vu, malgré le froid et les pluies torrentielles, de nombreuses familles se déplacer vers les Pins Maritimes pour visiter le Salon international de l'automobile, mais l'affluence était relativement importante en ce 5e jour de cette manifestation. Le salon de l'automobile d'Alger ne désemplit pas. Ce dimanche encore, les stands des différentes marques de véhicules étaient pris d'assaut par des visiteurs, venus même des régions très lointaines. Bien sûr qu'une telle affluence ne voulait nullement signifier que les postulants à l'achat d'un véhicule étaient aussi nombreux. S'il y avait certes parmi eux ceux qui ont parcouru des kilomètres, n'hésitant guère à casser leur tirelire pour s'offrir le véhicule de leur choix, beaucoup n'étaient là que par simple curiosité.Cette curiosité de voir surtout de près les nouveaux modèles exposés à cette occasion. Les concessionnaires des différentes marques proposent certes des remises allant jusqu'à 350 000 DA. Mais on ne se bouscule pas comme ce fut le cas durant les précédentes éditions du salon pour s'offrir le véhicule de son choix. Il est vrai qu'on est donc loin des années exceptionnelles de 2011 et 2012 où l'on avait même vu des acheteurs munis de sacs-poubelle remplis d'argent.Les concessionnaires restent confiantsIl faut dire que cette édition se tient dans une conjoncture difficile pour les concessionnaires, sur fond d'une tendance à la baisse de la demande. Une baisse qui a commencé d'ailleurs à partir de l'année de la suppression du crédit auto, en 2009. «Je prospecte depuis ce matin à la recherche d'un véhicule sûr et solide pour travailler avec, en vain ils sont hors de portée de mon budget», explique Salim, venu de Blida. Comme lui, Mohamed a dû faire plusieurs kilomètres avec son fils pour bénéficier de meilleures promotions du salon.Mais, c'est avec regret qu'il quitte le salon jugeant hors de sa portée le véhicule qu'il a tant espéré. «Déjà que je suis arrivé à ramener mes enfants au salon, histoire de leur faire plaisir, mais de là à leur offrir un véhicule, c'est loin de mes comptes», se désole une dame attablée dans un restaurant près du pavillon A de la Safex. Il est vrai qu'en dépit d'«une bouffée d'oxygène» chez de nombreux fonctionnaires qui ont vu au courant de ces dernières années leurs salaires augmentés, voire doublés pour beaucoup d'entre eux, ces derniers n'arrivent pas à s'offrir le véhicule de leurs rêves. Il n'est pas sans savoir que le pouvoir d'achat a lui aussi pris un coup en raison de l'inflation qu'ont connu les produits alimentaires.Parallèlement, nombreux sont ceux qui ont postulé ces derniers mois pour l'acquisition d'un logement dans l'une des formules proposées par les pouvoirs publics. Ces derniers préfèrent encore patienter le temps de décider. C'est le cas de Sofiane qui vient de vendre, dit-il, sa vieille voiture, mais ne voulant pas s'aventurer à s'offrir une voiture, craignant que son nom figure dans la liste des logements LPP pour lequel il a postulé. Si une certaine catégorie de fonctionnaires, une infime partie, est même prête à s'endetter pour le seul plaisir de rouler en bagnole de ses rêves, ce n'est pas le cas de gens dont le budget est très modeste et qui ne peuvent plus prendre le risque de s'«étouffer» encore par d'autres dépenses. Ceci, malgré les facilités de payement que proposent certains concessionnaires asiatiques. C'est le cas des marques de GM Trade et de KIV BYD.Le chargé commercial de ce dernier, Abbaci Salim, explique : «Nos facilités de payement que nous proposons aux clients sur une période de deux années sont pour des véhicules à la portée de certaines bourses.» S'il n'omettra de nous rassurer qu'il a réalisé depuis le début du salon «quelques ventes acceptables», le représentant de BYD a dû baisser encore l'apport initial pour ses modèles afin d'encourager les postulants à l'achat.Ce que, même avec de telles promotions, les consommateurs peinent à pouvoir acheter. Pour certains, la plupart de ceux qui ont réellement décidé d'acheter, ce sont surtout ceux qui ont décidé de changer leur vieille «ferraille». A côté de ces deux concessionnaires asiatiques, expose Brabus. Beaucoup de monde se retrouve dans le stand de cette marque. Non pas parce qu'il y a un fort intérêt pour ce type de véhicule.Des jeunes se bousculaient plutôt pour se prendre en photo devant des bolides qui coûtent jusqu'à 3,5 millards de centimes. Incontestablement, les stands les plus visités sont ceux des véhicules français, Peugeot notamment.C'est que chez ce concessionnaire, la nouvelle 308 suscite de l'intérêt. Ce représentant de la marque française se réjouit d'ailleurs d'avoir eu depuis l'ouverture du salon plus de 500 commandes. Sur la DS 3 Cabrio, à côté de Peugeot, Karim, un ado, prend place au-devant de ce beau véhicule. «Rak tchouff y khou, je voulais faire un tour jusqu'à Bab El Oued, mais ils ne veulent pas me la prêter», plaisante-t-il. Comme lui, il y en a plusieurs venus spécialement au salon pour se tenir devant une belle bagnole, histoire d'immortaliser le moment par une photo souvenir. Sans plus. Le reste, le côté commercial, attendons la fin du salon !




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