Algérie

Batna, L’art de vivre avec la féerie de la nature. Voir Ghoufi et... le revoir !



C’est incontestablement l’une des merveilles de la nature en Algérie que ce canyon sinueux où se repose l’oued Labiod (Ighzer Amellal) après une longue course depuis les montagnes de Chelia. Une véritable citadelle millénaire qui s’étend de Tifelfetl à Kef Laârous, 90 km au sud de Batna sur la route de Biskra.
Surplombant l’oasis, les balcons de Ghoufi font la quintessence du site. Taillés en cascades dans la roche argileuse, ces balcons naturels ont attiré l’homme dans les temps anciens pour leur climat doux et la protection qu’ils offrent en temps de troubles. Les autochtones y ont construit des demeures aujourd’hui vieillies (axam takdimt), restées témoins d’une histoire incomparable faite de résistance et de recueillement durant les temps de paix. Ces maisons uniques en leur genre, qui, selon les versions connues, datent de 4 siècles, ont été habitées jusqu’aux années 1970. Il s’agit d’une sorte de résidences d’été préférées pour leur fraîcheur naturelle alors qu’en bas sur les berges du oued, des jardins d’éden sont cultivés à l’ombre de la palmeraie. Figues, figues de barbarie et grenades sont cueillies depuis si longtemps et offrent, avec les petits potagers, un vivier utile pour la population qui s’approvisionnait ailleurs en céréales. Durant la guerre de Libération, les habitants, interdits de travailler leurs champs tracés au pied des montagnes, étaient obligés de troquer les fruits et légumes dans les villages d’Arris. L’oasis compte 26 espèces de palmiers, célèbres pour leurs fruits très sucrés appelés bouzemmour, ainsi qu’une myriade de plantes appréciées pour leurs vertus médicales. Durant les troubles dus aux guerres tribales, les familles devaient s’abriter dans les citadelles en pierres taillées, érigées sur les étages les plus élevées. Ce sont les citadelles des archs Ouled Yahia, Ouled Moussa, Ouled Mansour, Ouled Mimoun, Ouled Ouriach, OUled Fateh, Tabaâlith, Ouled Abed, Ouled Idir, Ouled Bouakkaz, Ouled Messaoud, Tifelfel et Ouled H’lel. Tous ces archs composent le douar Ghassira. Les murs de ces anciennes forteresses sont toujours habités par l’esprit des anciens et celui des maîtres religieux installés depuis le 1er siècle de l’hégire pour convertir la population berbère. Les zaouïas de Sidi Zemmour, Sidi Moussa, Sidi H’med Ben Sadek et Sidi Bakhouche vivent encore pour raconter la vie spirituelle et la tradition de la tarîqa rahmania. Le visiteur qui descend des balcons vers l’oued empruntant l’escalier Chentour, âgé de 4 siècles, est subjugué par la magie du lieu et sa virginité. Une beauté féerique qui avait attiré l’une des chaînes hôtelières les plus prestigieuses, le Transatlantique, pour y construire en 1902 un hôtel incrusté dans la falaise épousant le site et les axam takdimt. Avec ses 14 chambres et son messe des officiers, le transat du Ghoufi accueillait une activité touristique importante jusqu’à sa destruction, guerre de Libération oblige, par les combattants de l’ALN en 1955. L’emprunte de la résistance ajoute au prestige historique du site et son mystère. Le tourisme avait continué à animer le site jusqu’aux années 1980 et aujourd’hui encore la beauté de Ghoufi appelle les regards et s’offre généreusement aux invités du pays chaoui.
 


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