Le cèdre risque de disparaître si les perturbations climatiques persistent. Les forestiers, eux, assistent impuissants face à la coupe massive du cèdre comme ultime remède, avec unique espoir la régénération naturelle, qui relève du miracle écologique.
Le cèdre de l’Atlas est une espèce endémique des montagnes d’Afrique du Nord.
Au Maroc, le cèdre occupe une superficie totale de 160.000 ha répartis surtout au niveau du Rif, du Moyen Atlas et du Haut Atlas.
En Algérie, les peuplements de cèdre s’individualisent en deux blocs parallèles : le premier est constitué des cédraies de l’Atlas tellien (Djurdjura, Chréa, Ouarsenis et Babors) ; le second est cantonné dans l’Atlas saharien et composé essentiellement de la cédraie des Aurès et de Belezma et de moindre importance par celle du Hodna.
Le cèdre est une espèce noble, emblématique, féerique, majestueuse.
Cependant, la cédraie auressienne subit un dépérissement rampant qui laisse perplexes les connaisseurs et les spécialistes.
Un dépérissement massif au mont Belezma touche toutes les classes d’âge, le mont est aussi soumis aux influences sahariennes, il constitue un rempart naturel.
Par contre, les autres cédraies sont considérées comme mieux protégées, à l’exemple de la montagne des Aith Yacoub.
Le séminaire international sur le cèdre de l’Atlas, qui s’est tenu à Batna les 13 et 14 décembre 2011, était l’opportunité pour les chercheurs, toutes branches confondues, d’établir un constat sur l’état actuel des recherches sur le cèdre de l’Atlas.
M. Bentouati, un des principaux initiateurs de la rencontre sur le cèdre, professeur au département de l’agronomie, spécialité science forestière, apporte son point de vue : “Je considère que la rencontre entre gestionnaires et chercheurs reste le point le plus positif lors de ce séminaire, car, avant cette date, il n’y avait presque pas de coordination. Peut-être que maintenant nous assisterons à un meilleur travail d’équipe en gardant espoir, que la cédraie connaîtra de meilleurs moments. Pour revenir au mal qui ronge la cédraie, ce phénomène n’est pas nouveau, il existait déjà chez nous pour plusieurs raisons : l’aridité, la baisse des réserves d’eau et les causes aggravantes : champignons et insectes nuisibles. Vous comprendrez qu’un chapelet de problèmes semblent se liguer contre ce conifère”, explique notre interlocuteur.
En l’absence des conditions favorables à son développement, le cèdre cède sa place à d’autres espèces moins exigeantes, comme le chêne vert.
Les cédraies algériennes font l’objet d’études approfondies. Dans les Aurès, le milieu naturel est trop hostile pour de multiples raisons, nous dit un membre d’une association pour la protection du cèdre (adhgul en chaoui), qui regrette que, pendant des années, les cris de détresse lancés par sa modeste association installée à M’sara (Aith M’loul) sont restés sans écho, et que l’administration est restée murée dans son silence, en organisant des colloques et séminaires à coups de millions dans les salons, publiant des dépliants et affiches obsolètes qui restent loin de la réalité.
Pour le moment, la science ne peut rien faire. Le cèdre risque de disparaître si les perturbations climatiques persistent. Les forestiers, eux, assistent impuissants face à la coupe massive du cèdre comme ultime remède, avec unique espoir la régénération naturelle qui relève du miracle écologique.
R H
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Posté Le : 21/01/2012
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Rachid Hamatou
Source : liberte-algerie.com du jeudi 19 janvier 2012