"Ce n'était pas comme ça, c'est devenue comme ça". Une expression toute faite qui revient sans cesse lors des différentes discussions des citoyens et habitants de la capitale des Aurès, Batna. Chez les sportifs, les musiciens et mélomanes, les hommes de théâtre, les comédiens, les metteurs en scènes, et autres artistes, tous se remémorent, et avec beaucoup de nostalgie , les agréables moments qu'avait connue la région. Batna, une capitale de la culture des années durant , à l'exemple de la journée internationale des arts plastique , du festival des arts populaires ( actuel festival de Timgad),le marathon des Aurès et bien d'autres rendez-vous et rencontres , qui ont disparu, peut être à jamais.Toutefois les tentatives de faire renaître la culture ne manquent pas. La lecture, et son petit monde aussi secret qu'agréable, fait partie de cette renaissance que connait Batna, même si ce n'est qu'au stade du balbutiement. Effectivement les conditions ne sont pas réunies et la situation n'est pas la même que celle d'il y a 20 ans ou plus, nous disent des libraires, des lecteurs, et même d'anciens bouquinistes, qui ont abandonné ce noble métier qui ne fait plus vivre. Les fastfoods sont passé par là.La librairie "Guerfi" à Batna fait office d'un phare . Malgré les secousses et les tentations de conversion pour aller vers d'autres commerces plus cléments et juteux, son propriétaire à su, et pu, résister aux "chants des sirènes" pour garder un commerce et un créneau que beaucoup ont abandonné. La rareté sinon l'absence totale du lecteur qui a déserté ces lieux du savoir pour d'autres nourritures que celle de l'esprit.Redha Guerfi évite le jugement . Il nous dit à ce sujet : « Se lamenter sur un passé glorieux ne règle pas le souci même en étant très nostalgique. Par contre de petits gestes et apports pourront peut-être donner un dénouement heureux à la situation, le fameux triptyque : Auteur, éditeur, lecteur , même si d'autres paramètres interviennent à l'exemple du savoir ou pouvoir lire, mais ça ne relève pas de nos compétences. Il y a certes un retour à la lecture nous avons des chiffres et nous connaissons les raisons de ce retour aussi timide soit-il. L'organisation des ventes dédicaces qui connaissent un franc succès avec des auteurs et dans les trois langues( Amin zaoui, Nassira Belloula, Ahlem Mostghanemi, Massa Khadija...), le colloque de la littérature Magrébine d'expression francophone, les louables initiatives comme celle de Monsieur Bensaci pour l'organisation et surtout le maintien d'un café littéraire ce n'est pas donné , car si ça peut paraitre une chose ordinaire voire banale pour un habitant de la capitale Alger , ce n'est évident du tout en Algérie profonde , où se procurer un titre ( roman , nouvelle etc..) est un parcours de combattant et c'est là ou nous intervenant pour prendre en charge cette demande qui ne cesse de monter crescendo, un autre indice et des plus palpable de monter du nombre des lecteurs et lectrices et dans les 04 langues ( Anglais , français , arabe et Tamazight) aussi , qui fait son petit bonhomme de chemin »Trois lectrices sur cinq sont des femmes (étudiantes) si elles sont nombreuses à chercher des titres pour leur études de fin de cycles, n'empêche que les filles lisent aussi pour leur propre plaisir et épanouissement. Norr Boughrara 19 ans 1ere année littérature française cliente assidue et papivore nous explique ses visites fréquentes à la libraire: « je lis dans les trois langues , je trouve du plaisir voir une paix , comme tout le monde j'ai un compte sur les réseaux sociaux , mais ça ne m'empêche pas de lire , je souhaite que l'on nous ramène des nouveautés à l'exemple des prix Nobel de littérature , prix Goncourt et les jeunes auteurs qui passent sur les plateaux de télévisions et qui disent des choses très intéressantes. »Même chose pour Feriel 20 ans, étudiante en littérature française, qui dit être satisfaite puisque elle trouve aussi bien chez Guerfi que d'autres libraires ses lectures préférées : Jules Valles, Saint Exupéry et d'autres "classiques" qui font son bonheur nous dit-elle.Pour Ghozlane, 26 ANS (master 02 en didactique), enseignante de français, et modératrice d'un club de lecteur sur le net, a également son "avis" en se référant à sa propre expérience : « je fais partie aussi d'un club de discussion et de partage qui se réunit chaque samedi à la maison de la culture. Pour le club de lecture sur le net les adhérents sont de divers horizons (littérature, architecture, Médecine, pharmacie, agronomie ...) nous discutons d'un thème précis, soit un titre ou un auteur, je constate que les internautes accordent un grand intérêt aux différentes publications et donnent souvent leur avis et opinions, qui sont très pertinent et intéressants. La publication d'un livre ou d'un passage suscite toujours l'intérêt des adhérents, qui n'ont pas toujours la possibilité d'avoir l'œuvre qui n'est pas toujours disponible. Je garde espoir qu'un jour ce club se retrouve réellement pour ne pas se contenter du virtuel. »C.P.Pour la Rédaction Numérique de "Liberté"
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Posté Le : 25/11/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : C P Pour Numériqaue
Source : www.liberte-algerie.com