Bâtir sans âme OPTIMAL

Il est difficile, voire impossible, pour celui qui cherche l'harmonie, de la trouver dans notre bâti. L'anarchie est de plus en plus visible, notamment avec les nouveaux bâtiments en verre très prisés par les entreprises, bâtiments qui s'incrustent de manière malaisée dans un tissu urbain déjà bien malmené. De nouvelles constructions côtoient de vieilles bâtisses en décrépitude, la restauration du vieux bâti demeurant encore un v'u pieux alors que des habitations tombent en ruine et laissent place à des amas de gravats et à des terrains vagues au sein de nos villes. Si la volonté d'y remédier est affichée par les pouvoirs publics, le passage à l'acte se fait attendre. Pis, l'urbanisation continue à se faire de manière aléatoire. Il s'agit plus de superposition d'étages et de confinement de blocs de béton que d'édification digne de ce nom, l'aspect architectural est totalement ignoré au profit de la facilité dans la réalisation des différents projets. Alors que les promoteurs et les entrepreneurs maçonnent ' construire est plus noble et ne convient pas d'être utilisé dans la situation que nous voyons ' sans se soucier de l'esthétique, les autorités concernées ferment les yeux et laissent ces blocs hideux s'élever et amocher encore plus le paysage. L'aménagement urbain laisse beaucoup à désirer, notre environnement s'en porte évidemment mal. Nos villes ont perdu leur âme au fil du temps, leur architecture s'est «bâtardisée» avec des amoncellements de béton à tout-va et des semblants d'espaces verts qui commencent à voir le jour avec la réalisation de nouvelles cités. Le gâchis urbanistique a atteint même les villages qui ont perdu définitivement le cachet qui les distinguait des villes. La «modernisation» a tué cette empreinte et cette âme séculaires, des constructions individuelles s'élèvent sur les montagnes et prennent leur base sur des garages pour finir avec des terrasses, les toitures en tuiles ou en ardoises ne sont que de vieux souvenirs, celles existantes tombant en décrépitude. C'est que, de nos jours, bâtir en respectant l'architecture ancienne est passé de mode. On se modernise comme on peut. Et comme on perçoit le modernisme, c'est-à-dire très mal.
R. M.