Algérie

Bâtiment: Les petites entreprises veulent une part du marché


Les entrepreneurs du secteur du BTPH de la wilaya de Constantine, regroupés dans l'Union nationale des entrepreneurs du bâtiment (UNEB), ont mis à profit la journée d'étude qu'ils ont organisée hier au Palais de la culture Malek Haddad pour souligner leur marginalisation et crier leur mécontentement d'être tenus à l'écart des importants programmes de réalisation des logements sociaux lancés dans la wilaya.

«C'est par quotas de 500 et de 1000 unités que le segment de logements LPA a été distribué en gros entre les grandes entreprises étatiques, les grandes entreprises privées et étrangères», nous a lancé, dépité, un jeune entrepreneur. «Où est la place des petites entreprises locales ? Surtout celles qui sont issues des dispositifs de l'emploi, qui ne trouvent plus de place et risquent de se désintégrer ? Comment voulez-vous que ces dernières grandissent si on ne les associe pas à la réalisation des programmes ?», a soutenu l'entrepreneur. L'attribution des quotas de logements LPA a été ainsi très critiquée par les entrepreneurs locaux. «C'est toujours les mêmes entreprises qui en bénéficient», a ajouté un autre entrepreneur qui a, au passage, soulevé les grandes difficultés qu'ils rencontrent auprès de l'administration. «Les paiements qui durent facilement une année, voire deux, le problème des avenants pour lesquels l'administration nous renvoie aujourd'hui à la justice pour être payés, prétextant une note du ministère des Finances, etc. Ensuite, il y a un autre problème né d'un manque de coordination entre les directions et le trésorier de wilaya. Ce dernier rejette systématiquement les avenants, les situations, et j'en passe !». En définitive, les PME du secteur réclament leur droit d'être présentes dans les programmes de réalisation du logement social en réclamant le statut d'acteur principal.

Ces revendications ont été appuyées par le président du bureau de wilaya de l'UNEB, M. Benlabiod Mourad, qui a reconnu qu'il faut faire de la place aux 4000 opérateurs économiques et 300 bureaux d'études de la wilaya auxquels il ne faut pas tourner le dos. «Effectivement de par ce qui a été annoncé comme programmes de logements au niveau local, les entreprises locales ont été marginalisées en ce sens que les programmes ont été tous attribués, dans leur grande majorité, à des entreprises étrangères et à une vingtaine d'opérateurs publics et privés. Alors la question est simple : que va-t-on faire des autres ? Bon il y a la question de la réglementation qui exige des entreprises de haute technicité, mais il y a aussi celle du bons sens».

M. Rehab, un entrepreneur membre de l'UNEB et d'un groupement d'entreprises qui s'appelle «ECO 25» qui regroupe 40 entreprises de la wilaya, a cru bon de revenir en arrière pour dénoncer l'injustice qui frappe les petites entreprises du bâtiment. «Durant la décennie noire, quand le pays était à genoux, nous avons repris tous les programmes et bâti des villes. Les petites entreprises ont travaillé comme des fourmis en reprenant les programmes des entreprises déstructurées en 1998. Et nous avons réalisé quasiment tout. Les statistiques existent au niveau des maîtres d'ouvrage : OPGI, DLEP, etc. Nous avons donc tenu tout le marché pendant plus d'une décennie, et maintenant on se trouve exclus. Il y a actuellement plus de 2000 entreprises au chômage. Nous demandons à être présents dans les programmes de la wilaya».

Selon les organisateurs de la journée d'étude sur «le rôle et la place de l'opérateur économique local dans le développement économique de la wilaya», à laquelle ont été conviés des entrepreneurs de plusieurs wilayas, des membres de l'exécutif de wilaya, le président de la confédération du patronat algérien et le président de l'UNEB, cette manifestation s'inscrit dans le cadre des recommandations de la dernière tripartite, et elle sera clôturée par des recommandations qui vont être axées notamment sur celles faites par la tripartite de 2011 relatives au rééchelonnement des dettes des entreprises en difficulté, aux dettes fiscales et enfin à la mise à niveau des 20.000 PME/PMI durant le quinquennat 2010-2014.


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