Algérie

Bâtiment : Les entrepreneurs algériens désavantagés '



A deux jours de la rencontre - prévue pour demain jeudi - qui doit regrouper les opérateurs de la Confédération générale des entrepreneurs algériens (CGEA) au nouveau Ministre de l'Habitant et de l'urbanisme, Abdelmadjid Tebboune, le Président de la CGEA a de nouveau exprimé son amertume de voir que les entreprises algériennes de construction continuent d'être désavantagées dans l'attribution des marchés publics importants au profit des constructeurs étrangers : «L'attribution des marchés se fait à travers des soumissions basées sur des cahiers des charges suspects parce qu'impliquant une qualification pas tout à fait applicable au marché retenu.
Ce qui revient à dire qu'on veut attribuer ce marché sur la base d'accointances», a expliqué Habib Yousfi, hier, sur les ondes de la radio nationale en soulignant le caractère «discriminatoire» de la démarche, soutenue, selon lui, par un certain nombre de responsables - dont il tait les noms - qui, dit-il, veulent jeter le discrédit sur les entreprises nationales et leurs capacités aux seules fins de privilégier les opérateurs étrangers.
Le Président de la CGEA insiste : les entreprises nationales sont tout à fait capables de contribuer à l'effort de la construction des deux millions de logements et soulager l'Etat. Mais pour cela, il faut engager une autre dynamique, prendre d'autres mesures : revoir la classification des entreprises afin que les PME classées niveau 01 ou 02 puissent obtenir des marchés qui leur permettraient d'accéder aux niveaux plus valorisants de 03 et 04, assainir l'environnement administratif du ministère et des différentes structures administratives, alléger les procédures réglementaires, régler la problématique de financement des entreprises engagées dans la construction, amener les banques à s'impliquer davantage et plus efficacement… et d'autres propositions que les entrepreneurs algériens s'apprêtent à soumettre au Ministre jeudi pour mettre fin à cette situation« faute de plan de charge, les entreprises algériennes sont pratiquement à l'arrêt depuis 18 mois». Il faut mobiliser les potentialités internes et impliquer les nationaux dans la réalisation du programme de construction des logements.
Et si de nombreux appels d'offres restent infructueux, ce n'est pas à cause d'une prétendue incapacité des nationaux à construire mais en raison du manque de confiance de ces entreprises dans l'environnement: «Elles hésitent parce qu'elles savent qu'elles seront perdantes», affirme Habib Yousfi en martelant qu'il faut régler un certain nombre de problématiques pratiques - dont la spéculation effrénée sur les matériaux de construction - sous peine de voir tout ce monde verser dans l'informel.


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