Algérie

Baticim (Rouiba) : Les travailleurs en grève illimitée


Pas moins de 220 travailleurs de Baticim, une SPA spécialisée dans la construction de structures métalliques industrialisées, à Rouiba, ont bouclé hier leur deuxième semaine de grève. Selon eux, la situation de cette filiale du groupe Imetal s'est dégradée depuis la cession d'une partie de ses actions (55%) à un groupe privé libanais.«Cet investisseur avait promis d'améliorer la production et nos conditions de travail. Malheureusement, dans les faits, c'est le contraire qui s'est produit. Il s'est engagé même à exporter nos produits, en vain. Aujourd'hui, il refuse même d'augmenter nos salaires. Pis encore, il a réduit l'effectif de moitié.
La filiale employait 600 personnes en 2013. En ce moment, on est 295», indique le secrétaire général du syndicat de l'entreprise, Zitouni Réda. Selon lui, la grève a débuté le 14 novembre, en raison du refus des dirigeants de l'entreprise de venir assister à l'assemblée générale des travailleurs et de donner des réponses claires à leur plateforme de revendications.
«On a exigé l'application des articles du protocole d'accord n°03-2018, qui prévoit la revalorisation de nos salaires et des différentes primes. Un technicien supérieur qui cumule 10 ans d'expérience touche 27 000 DA. C'est très modique comme paie.
La prime de nuisance est fixée à 15 DA/jour, alors qu'on est exposés à de réels risques de maladies de par les produits chimiques et les acides qu'on utilise dans la fabrication de certaines structures. Nos ateliers sont dans un état déplorable. Certains présentent des infiltrations, tandis que d'autres risquent de s'écrouler.
Le risque de se faire électrocuter est omniprésent, mais nos responsables n'ont rien fait pour remédier à cette situation», s'indigne un travailleur, ajoutant qu'ils ont droit à 350 DA/j comme prime de panier, alors qu'il a été décidé de l'augmenter à 550 DA.
Réda Ouhoucine, chargé de l'organique au sein du syndicat, déplore l'attitude des responsables de Baticim qui, selon lui, «continuent à faire la sourde oreille aux doléances des grévistes». «Au lieu de nous inviter à la table de négociations, les responsables poussent au pourrissement.
Ils ont poursuivi en justice le secrétaire général du syndicat, alors qu'il n'est pas responsable de ce débrayage. Pire, tous les grévistes ont reçu des mises en demeure pour rejoindre leurs postes.
Ce qu'ils refusent de faire tant qu'ils n'ont pas obtenu de garanties quant à l'application de la convention 03-2018 et l'annulation des poursuites judiciaires engagées à leur encontre». Et d'exiger le lancement d'investissements promis par le partenaire libanais. Nos tentatives de contacter ce dernier pour avoir sa version sont demeurées vaines.
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