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Bataille des urnes Edito : les autres articles



Bataille des urnes                                    Edito : les autres articles
Et d'un, devrait-on dire à propos du référendum constitutionnel en Egypte qui a franchi, samedi, sa première partie, la seconde et dernière devant se tenir samedi prochain. Non, ce n'est pas une élection classique en deux tours, mais un fractionnement de l'opération pour des raisons sécuritaires. Mais aussi de disponibilité des magistrats, des juges étant en grève depuis près d'un mois, alors même que l'objet de leur contestation semble perdu de vue. C'est ainsi que le vote a eu lieu dans dix gouvernorats et se poursuivra dans dix-sept autres. Ce serait encore un coup de force, un de plus, mais aussi un de trop pour un pays qui affiche de dangereuses lignes de fracture, des Egyptiens se battant contre d'autres Egyptiens. Ce n'est pas un simple fait divers. On ne se bat pas pour un arpent de terre, mais pour l'avenir.
D'aucuns refusent de sortir de ce contexte révolutionnaire qui, vient-on à constater, n'est ni une simple bulle et encore moins une coquetterie quelconque. Ceux qui mènent bataille pour le changement, depuis bientôt deux années, en sont aussi à compter leurs morts. Ceux-là refusent de voir leur lutte disqualifiée, ou tout simplement que d'autres en profitent en s'emparant du pouvoir. C'est, dirait-on alors, le propre de toutes les révolutions. Mais dans le contexte égyptien, le coup de force dont est accusé le président Mohamed Morsi ne consiste pas seulement en l'exercice du pouvoir, mais de vouloir substituer une dictature à une autre à travers la loi fondamentale du pays. Lui s'en défend.
Les Egyptiens voteront-ils alors en faveur de cette loi ' C'est la question qui fait l'actualité égyptienne et elle le sera jusqu'à la fin du vote samedi prochain, avec pour seule tendance celle donnée, hier de source non officielle, selon laquelle une petite majorité d'Egyptiens l'aurait déjà approuvée.
Remarquons le procédé ; l'appréciation est celle de canaux partisans comme le parti du chef de l'Etat et pas du pouvoir, ce qui lui évite d'éventuelles accusations, la moindre d'entre elles étant de poursuivre la campagne au-delà des délais légaux. Même si celle des urnes n'est pas terminée, c'est déjà la bataille des chiffres. Chaque partie exhibe les siens, l'opposition réfutant l'idée même d'une victoire écrasante attendue par les partisans du chef de l'Etat. Son camp, diront ses opposants qui, eux aussi, ont constitué le leur et ont appelé à voter contre le projet de Constitution. Et quand le verbe ne suffit pas, c'est la confrontation comme cette attaque, le jour même du vote, contre le siège du parti Al Wafd, dans la capitale toujours aussi frondeuse, selon les rares estimations. Quelles qu'elles soient, ces données statistiques demeureront, dans le cas de l'Egypte, de simples chiffres car quand viendra leur tour, les analystes trouveront beaucoup à dire, le plus dur étant de relever les dégâts causés dans la société égyptienne. Un traumatisme durable car profond. C'est ce que les Egyptiens appréhendent le plus.


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