Algérie

Bataille de Chellata (27 juin 1857) : six tribus kabyles repoussent un bataillon français



Bataille de Chellata (27 juin 1857) : six tribus kabyles repoussent un bataillon français
OUZOU - Il y a 155 ans, soit le 27 juin 1857, six tribus de la région de Chellata, repoussent les troupes de l'armée française qui tentaient de pénétrer dans cette région de la Kabylie à partir d'Akbou, sur le versant sud du Djurdjura.
Cette grande bataille populaire a été commémorée ce mercredi par des descendants des valeureux résistants à l'occupation française, notamment par deux citoyens du village Mzeguene, en l'occurrence Me Allaoua Amghar, avocat et fils de chahid et Arezki Mesboua, ancien moudjahid, dans la commune d'Illoula Oumalou située à l'extrême sud-est de la wilaya de Tizi-Ouzou.
Un moment de ressourcement au niveau du lieu-dit Achedhadh N'Tizibart, un pic qui culmine à 1.700 mètres, surplombant le col de Chellata qui offre une vue panoramique sur la dorsale du Djurdjura d'où se détache le pic d'Azrou n'Thour.
Un site aujourd'hui calme mais qui a résonné à l'époque des cliquetis des sabres et autres épées et des détonations des mousquets et autres obusiers ainsi que des râles des blessés à mort.
Le samedi 27 juin 1857, les habitants des villages Mezguene et Ath laaziz, qui ont été informés de l'avancée des troupes françaises qui voulaient installer un camp au niveau du col de Chellata, lancent un appel aux archs voisins afin de leur demander leur aide pour repousser les colonisateurs, raconte Arezki Mesboua, en se référant à des archives de l'armée française qui parlent de cette bataille et aux témoignages transmis de générations en générations par ceux qui ont vécu cet événement historique.
Six tribus (ou archs) ont répondu à l'appel, à savoir, Ath Ziki, Ath yedjer, Ath Yetsouragh, Ath Mlikech et celle d'Illoulen dont dépendent les villages Mzeguene et Ath Laaziz, en envoyant des hommes armés. Ces derniers sont dirigés par sept chefs de guerre dont Agougam Amghar, un armurier de Mzeguene et youcef ath Mesbah du même village.
"La division Maissiat était à peine installée dans son camps de Chellata que ses avants postes avaient à lutter contre de nombreux tirailleurs fournis par les tribus voisines", note, à cet égard, un document français de l'époque.
Cette bataille qui a opposé six tribus kabyles aux forces d'occupation françaises, composées du 70e tirailleurs indigènes, du 3e tirailleurs indigènes, du 4é escadron de spahis, de 4 mortiers et un obusier, a duré toute la matinée et les soldats français ont dû battre en retraite vers 14 heures.
Durant cette bataille, 21 résistants kabyles ont trouvé la mort et 51 autres ont été blessés. Du côté français il y a eu quatre blessés graves et sept autres blessés légers, dont le lieutenant Geney et les canonniers Gasc, cormerie et Barreau.
Les soldats français se vengent en brûlant les villages des résistants
Après cette cuisante défaite, les soldats français se replient dans leur camp et décident de détruire les deux villages qui leur ont tenu tête, à savoir Mzeguene et Ath Laaziz.
Le 29 juin 1857 à 05 heure du matin, ils s'attaquent au village Mzeguene, situé à 600 mètres du lieu de la bataille et lance l'opération visant sa destruction.
Une opération qui a rencontré une forte résistance des villageois qui ont barricadé l'entrée principale du village et posté des hommes partout pour défendre leur hameau qui comptait à l'époque environ 200 âmes.
Six autres barricades ont été placées sur la route principale du village pour freiner l'avancée des Français et donner le temps aux villageois de fuir vers le village Ath Laaziz, situé à 3 km.
"Les villageois (à) qui luttaient avec acharnement, étaient embusqués en force dans les ravins et ouvraient un feu nourri et meurtrier", notait également le même document qui signale que cette attaque s'est soldée par quatre morts et trente blessés dont neuf officiers parmi les Français.
Le lendemain 30 juin, une autre expédition punitive est menée contre le village Ath Laaziz qui a été, à son tour, détruit et brûlé.


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