Bassin hydrographique de l'Oranie: «L'eau, une propriété industrielle»

Une vingtaine d'industriels, gérants de stations-service, propriétaires de bains maures et de douches publiques ont été estés en justice par l'Agence des bassins hydrographiques de l'Oranie Chott Chergui, pour refus de paiement des redevances sur l'eau consommée, conformément à la loi du 26 juillet 2005, qui fixe à 25 dinars la redevance sur le mètre cube d'eau utilisé dans le cadre des services et de l'industrie. C'est ce qu'a déclaré hier, la responsable du service des redevances de l'Agence des bassins hydrographiques de l'Oranie Chott Chergui, invitée de l'émission hebdomadaire du Forum de la radio locale El-Bahia. Ces mesures entrent dans le cadre de la nouvelle stratégie nationale de la gestion intégrée des ressources en eau, qui considère que l'eau est une propriété économique, a expliqué la même responsable. « Estimant qu'ils sont propriétaires de la source et par la suite propriétaires de l'eau, certains usagers des ressources souterraines (puits et forages) refusent catégoriquement de payer ces redevances. D'autres jugent que ces redevances forfaitaires sont exagérées », a-t-elle ajouté. Dans ce cadre, et en plus d'une opération de recensement de tous les points d'eau, des compteurs devraient être installés prochainement pour les usagers des ressources (industriels, gérants de stations-service, propriétaires de bains maures et de douches publiques, d'hôtels et les agriculteurs), qui consomment plus de 2 litres par seconde, a affirmé l'intervenante. De son côté, la responsable du service de la qualité de l'eau a indiqué que plusieurs agriculteurs transgressent la loi et utilisent des eaux usées et non traitées dans l'irrigation de leurs plantations, notamment à Sidi Lakhdar, wilaya de Mostaganem, et Chaâbet Lham, wilaya de Aïn Témouchent, où 20 hectares de pommes de terre sont irrigués avec des eaux usées. L'intervenante a aussi évoqué le phénomène de la pollution des nappes souterraines par les unités industrielles et les stations-service, entre autres. C'est ainsi que 55 unités industrielles polluantes ont été recensées à Oran. Pour ce qui est du volume de remplissage des barrages de la région ouest, il est estimé à 45 % cette année contre 20 % l'année dernière.