Que serait la ville de Béni-Saf sans le basket-ball, et peut-être encore, le championnat national sans l'équipe de Béni-Saf de basket-ball ? L'on doit inlassablement cette lunatique réflexion au regretté Abdelkader Soudani, joueur emblématique de basket-ball des années soixante. Et pourtant, cette équipe qui a fait vibrer les foules pendant plusieurs années est aujourd'hui en train de filer du mauvais coton. Il demeure que le club rencontre de sérieux problèmes de finances. Ce jeudi, l'équipe, au grand dam de nombreux supporters et observateurs, a essuyé un humiliant forfait. Faute d'argent, elle ne s'était pas déplacée à Cherchell pour affronter l'équipe locale pour le compte de la 6ème journée du championnat national «B». Le nouveau président du CSA-CRBBS, Hamid Hasni, a, au siège du CSA-JPBS, donné à la presse locale les raisons de cette défaillance. «Quoique nous n'ayons aucun sou dans les caisses, on a tout fait pour envoyer l'équipe à Cherchell. On a frappé à toutes les portes, y compris celles de l'administration, mais en vain. Cherchell devait être le troisième déplacement de la saison, les deux autres (Biskra et El-Harrach) ont été rendus possibles grâce à des emprunts contractés auprès de particuliers», et d'ajouter : «nous avons hérité d'une trésorerie «à sec», sans aucun équipement ou ballons. On a entamé la saison grâce au soutien de la DJS d'Aïn Témouchent qui nous a dotés de deux jeux de tenues et de deux ballons. L'APC sortante nous a alloué une subvention de 120 millions de centimes, mais seuls quarante millions de centimes sont rentrés dans les caisses et ont servi au règlement des frais d'engagement et d'assurance ainsi qu'à la régularisation de quelques joueurs qui ont reçu des miettes. On a frappé à toutes les portes, mais en vain, pour disposer des 80 millions de centimes qui restent. En plus du basket-ball, le CRBBS compte encore trois autres disciplines, l'athlétisme, la voile et le handball. Pour cette dernière discipline, on n'a même pas de quoi payer les frais d'engagement. Pour espérer des jours meilleurs, nous demandons aux nouveaux élus de nous aider à nous débloquer ce qui reste de la subvention, sinon le club risque de déclarer forfait général», martèle Hasni. «Même les matchs ne font pas de recettes, les rencontres jouées le vendredi matin n'attirent plus le public», témoignera le président du CSA, Hamid Hasni, lui qui prétend être l'un des tout derniers bénévoles encore en selle. Cette situation sera d'ailleurs sa seconde désolation : l'équipe est aujourd'hui délaissée et abandonnée à son propre sort. D'autres dirigeants, écoeurés par la situation qui prévaut, ont pour la plupart quitté le navire. Aujourd'hui on est deux ou trois à se décarcasser devant tous ces problèmes», expliquera-t-il. Un sentiment de regret qui marque tout le désarroi individuel devant une impuissance collective. Et les joueurs dans toute cette affaire ? «Les joueurs ont une moyenne d'âge de 20 ans et ne veulent pas lâcher. Ils aiment jouer au basket et ils continuent de s'entraîner». Pour terminer, il dira : «On leur a fait savoir que dès que cela sera possible, ils seront régularisés». Quelques-uns, rencontrés samedi matin, nous ont fait savoir qu'en guise de soutien à leurs dirigeants, ils vont tout faire pour essayer de redresser la barre.
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Posté Le : 18/12/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohamed Bensafi
Source : www.lequotidien-oran.com