Barika (BATNA)

L'opération d'octroi de logements sociaux locatifs continue à susciter toujours, et partout, des mécontentements.Tendus, fatigués et malheureux. Ce sont les moindres qualifiants qu'on pouvait attribuer aux postulants qui ne figurent pas sur la liste des bénéficiaires des 394 logements, distribués lundi à Barika. Cette échéance a été retardée de plus d'une année, la tâche n'ayant pas été facile. En effet, 8500 dossiers, dont certains déposés en 2011, ont été étudiés, d'après nos sources. Le bonheur appartient-il vraiment à ceux qui se lèvent tôt ' Si cela est vérifiable dans d'autres situations, il ne l'est certainement pas pour ces centaines de personnes qui, de bonne heure, se sont rassemblées devant le siège de la daïra. Hommes de tous âges, veuves et femmes divorcées criaient leur désarroi. S'il est facile pour une femme de verser des larmes, pour un homme cela ne peut découler que d'une grande frustration. "Je suis cancéreuse, aujourd'hui je ressens la même douleur que quand je subissais des séances de chimiothérapie", nous dit Y. F., une femme d'une quarantaine d'années, en sortant de son sac une boîte de médicaments qu'elle nous montre avant d'ajouter : "Je suis divorcée, mon fils et moi vivons chez mon père, j'ai une s'ur divorcée, elle aussi, et mère d'une fillette. Nos trois familles vivent cloîtrées dans un petit appartement." Notre interlocutrice nous apprend qu'elle a déposé son dossier en 2000. Ne trouvant pas son nom sur la liste des attributaires, elle demande comme tous les autres contestataires à être reçue par le chef de daïra, ce qu'elle obtient. On lui apprend qu'elle est sur la liste d'attente. C'est-à-dire qu'elle doit attendre l'aboutissement de l'étude des recours. "Moi, j'ai déposé un dossier en 1990, et toujours rien. C'est vrai, je n'ai pas d'enfant mais n'ai-je pas le droit d'avoir un toit ' Un studio me suffirait. J'ai une maigre retraite, et le loyer chez les particuliers est très élevé", affirme un cinquantenaire qui n'a pas quitté les lieux depuis les premières heures de la matinée. Il guettait la moindre lueur d'espoir. Des injustices auraient été commises, selon plusieurs postulants malheureux. "J'ai entendu l'un des bénéficiaires dire qu'il louera l'appartement qu'on vient de lui octroyer", déclare une femme. "Le propriétaire d'une agence de location de voitures a bénéficié d'un logement", lâche un jeune homme. Et un autre de renchérir : "Le nom de mon voisin dont les parents possèdent une maison de plusieurs étages figure sur la liste." à quel point ces dires sont-ils exacts ' La commission qui étudiera les recours pourrait peut-être répondre à cette interrogation. Mais on remarque souvent des annonces de vente de logements sociaux dans différentes cités, attribués par le passé, exposées sur des vitrines de magasins. Les appartements inoccupés ou loués sont beaucoup plus nombreux.Laldja MESSAOUDINomAdresse email