Par son ampleur, l'onde de choc sociale et humaine, née de la méga transhumance de plus d'un millier de familles, habitant le vieux quartier du Bardo vers la nouvelle ville Ali Mendjeli, continue à l'évidence de se propager à Constantine, et où l'administration locale n'est pas complètement sortie indemne de cette délocalisation forcée encore en cours. Le recasement décidé dans l'urgence, et l'opacité qui a présidé en amont à l'opération de recensement des habitants, au titre, il faut le rappeler, d'une expropriation pour utilité publique, gravée d'autorité dans le marbre du plan présidentiel de modernisation de la ville, sont loin d'être aujourd'hui des dossiers clos, et le courroux des gens du Bardo non plus. A la vérité, et comme l'ont souligné en temps réel certains observateurs avertis de la scène locale, c'est l'échafaudage complexe et non maîtrisé des procédures engagées au cours de l'opération par les autorités concernées qui a été, sans aucun doute, à l'origine d'une grande tension, de mouvements de foule à la limite de l'émeute et surtout à de nombreux contentieux. Sur ce registre, l'aînée d'entre toutes les contestations a été, hier, un sujet de débat sur les ondes de la radio locale Cirta FM, qui s'est longuement décliné autour de la problématique posée par « l'expropriation, et les indemnisations entre les lois et la réalité » dans notre pays. Le cas du Bardo est à cet égard exemplaire en ce qu'il souligne d'un trait noir l'application autoritaire de l'expropriation, par la prise de possession du lot de terrain ou la bâtisse et qui s'est faite avant la procédure d'indemnisation, laissant planer le doute d'être en bout de course inéquitable. Sans se prononcer sur la conformité des procédures, le directeur des Domaines, M. Saâda, pour sa part, a déclaré que ses services ont fini, au chapitre des indemnisations, par trouver un compromis et signé un accord préliminaire, avec les 40 familles éligibles recensées. La gestion du dossier des dédommagements à l'heure actuelle, compte tenu des déclarations des citoyens, niant que les choses se soient vraiment décantées, demeure donc plutôt opaque. Maître Beghidja, avocat et membre de la commission de l'urbanisme de l'APW de Constantine, a estimé que l'opération du Bardo s'est compliquée globalement par «le manque d'information» soulignant les déficits enregistrés, en relation avec la régularisation des dossiers des expropriations. L'inventaire des dysfonctionnements recensés, jusque-là et dont la commission de recours présidée par le chef de daïra est en charge de leur trouver des solutions, atteste que le dossier de la délocalisation du Bardo cumule à l'envie les points noirs.
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Posté Le : 27/01/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : K B
Source : www.lequotidien-oran.com