Algérie

Barbès à l?heure du «bourek», de la «zlabia Boufarik» et de la loi «Hortefeux»



Dans les milieux des Algériens de France, aucune loi française sur l?immigration n?a autant fait parler d?elle que le texte «Hortefeux». Depuis le début de l?été, «la loi de Sarkozy», comme on schématise le énième changement de l?ordonnance 1945 sur l?immigration, est quasiment sur toutes les lèvres. Hasard du calendrier, le passage du projet de texte par l?hémicycle Bourbon et son hyper-médiatisation ont coïncidé avec le début du Ramadan. Fidèle à ses habitudes en ce mois lunaire, Barbès, le quartier «le plus algérien» de l?Hexagone, se prête volontiers aux rencontres communautaires, aux retrouvailles entre amis.Entre provisions diverses pour la rupture du jeûne et échanges sur les dernières nouvelles du «bled», les groupes qui se forment au pied du métro et aux confluents des boulevards Barbès, Rochechouart et La Chapelle collent à l?actualité. Qui, pour la circonstance, tourne autour de deux sujets. Le Ramadan, ses «bourek» et sa «zlabia Boufarik». L?actualité hexagonale avec ses «dominates». Sans surprise, la loi «Hortefeux» meuble leurs discussions. Les uns, profitant de ces conclaves ramadanesques, s?efforcent d?en savoir plus, de comprendre comment leur devenir hexagonal sera fait. D?autres, lecteurs réguliers ou occasionnels du «Parisien», donnent l?impression de savoir un peu de quoi il retourne. Aussi, s?attachent-ils à éclairer la lanterne des «nationaux» perdus dans l?inflation des lois sur l?immigration.Jeunes pour la plupart, les familiers des lieux se livrent à une lecture générale et approximative de la loi «Hortefeux». Les questions se déclinent selon les statuts des uns et des autres. Les «harraga», les sans-papiers ayant pignon sur rue dans les arrondissements de l?est parisien, rivalisent de préoccupation et d?angoisse. A coup d?interrogations. «La loi adoptée, les descentes policières, les contrôles d?identité vont-ils se multiplier ? L?étau va-t-il se resserrer sur les quartiers dits communautaires» ?Sereins car détenteurs d?un titre de séjour, objet de tous les rêves sur ces terres parisiennes, les réguliers ne sont pas en reste. Eux aussi ont des questions à se poser, des soucis à se faire. Un tel, engagé, depuis des mois, dans une demande de regroupement familial, est en quête d?assurance. Avec la nouvelle loi en passe de paraître dans le journal officiel après un détour de simple formalité par le Sénat, il se demande si son conjoint lui emboîte le pas bientôt pour une vie conjugale outre-Méditerranée. Tel autre aux yeux duquel la nouvelle loi déteindra immanquablement sur la politique d?attribution des visas ne cache pas son appréhension. Il redoute de ne plus pouvoir accueillir, chez lui, ses chers parents.Tout au long des dernières semaines d?un été indien, faute de papiers en règle, les «harraga» restés à Paris ont vécu sur leurs gardes. Avec le spectre de la déclaration de Hortefeux - reprise en boucle par les médias - sur l?expulsion de 25.000 clandestins cette année, ils se sont entraînés à la technique de la fuite. L??il vigilant rivé sur chaque coin de rue, ils redoublent de vivacité. Histoire d?anticiper l?arrivée inopinée de la police et d?éviter - aussi longtemps que possible - le «couperet» de la reconduite à la frontière.


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