Même si le problème ne s'est pas encore posé de façon visible, il n'en
demeure pas moins que la polémique a atteint toutes les couches de la
population. Au niveau de l'administration, «nous appliquons la loi» et nous
n'avons rien d'autre à faire. La «loi» dit que la photo doit être prise dans un
endroit clair, avec le menton, le haut de la tête et les oreilles bien
visibles, donc très difficile d'obtenir avec une barbe ou un voile. C'est donc
cette obligation qui oblige, pour l'établissement du passeport biométrique, les
préposés à prendre des photos sans la barbe pour les hommes et sans voile pour
les femmes. Ceci peut ne pas toucher beaucoup de citoyens mais il n'en demeure
pas moins que pour la femme, surtout celles qui vont à La Mecque pour le Hadj
ou la Omra, leur demander d'ôter le voile paraîtrait incongru. Bien sûr, tous
les responsables que nous avons pu approcher s'en tiennent à «l'application de
la loi dans toute sa rigueur». C'est d'ailleurs devenu un leitmotiv entendu
partout donc pas de passeport biométrique avec la barbe, ni avec le voile, car
la photo ne laisserait pas apparaître le menton ou le haut de la tête et les
oreilles. Côté citoyens, les avis sont partagés. Certains, ne portant pas de
barbe, font la moue ou affirment que ce n'est pas un problème, de même que pour
les femmes non voilées et même certaines voilées qui affirment que la religion
n'est pas aussi intransigeante qu'on veut bien le faire croire. D'ailleurs, ce
sont des femmes qui prendront les photos numériques au niveau des daïras, pour
éviter toute équivoque. Mais pour d'autres «cela veut dire que nous serons
obligés de nous raser (la barbe) pour voyager, mais alors, d'ici 5 ans, il n'y
aura aucun barbu qui traversera la frontière!», est la réponse de certains.
Alors que d'autres se demandent si «cette mesure sera appliquée dans les autres
pays comme ceux du Golfe où la quasi-totalité des hommes portent une barbe». Du
côté des femmes c'est l'appréhension d'être obligées d'ôter le voile pour
passer le contrôle de police aux frontières qui revient le plus, car elles
craignent qu'on leur dise «qu'elles ne ressemblent pas à leur photo». Enfin
certains citoyens s'interrogent que: «ni les Européens, ni les Américains n'ont
posé de telles conditions pour nous permettre d'aller chez eux». Mais il reste
toujours que l'opération vient tout juste d'être entamée et que les jours à
venir verront certainement les problèmes posés avec beaucoup plus d'acuité.
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Posté Le : 06/04/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Tahar Mansour
Source : www.lequotidien-oran.com