Algérie

Barbarie, sang pour sang algérienne !



La vie humaine est précieuse en Islam. Dieu (Gloire à Lui) dit : « Celui qui tue une âme, c'est comme s'il a tué l'humanité entière et celui qui sauve une âme, c'est comme s'il a sauvé l'humanité entière ». A qui profitent ces crimes perpétrés dans notre pays ? Au terrorisme ? Quel terrorisme ? Le culte de l'intégrisme favorise le crime, le viol, le racket... Cependant, les victimes, qu'elles soient policiers, gendarmes, militaires, civiles ou terroristes, sont toutes algériennes, fils du même pays et de la même religion. Ce genre de crimes remonte loin dans le temps islamique. Outhmane Ibn Affan ainsi que Ali Ibn Abi Talib, tous deux Khalifs, ont été assassinés par les Khaouaridj. La date du 11 (mars, septembre, décembre) ne semble si fortuite que ça, ni encore moins fétichiste. C'est un message codé. L'activisme terroriste, par ses nuisances spectaculaires, frappe les pays sans distinction, un à un (1-1) au moyen de paniques à résonance internationale. D'ailleurs, les cibles visées ne le sont pas moins. L'adoption de certaines valeurs occidentales, dans quelques pays musulmans, cache mal le retard qu'ils accusent. Ce qui conduit en droite ligne vers la division des Musulmans entre conservateurs et modernistes. D'aucuns veulent imposer, par la force, un système d'un autre âge. D'autres, sous prétexte d'être ouverts sur le monde, adoptent pour modèle de valeurs européennes qui s'inscrivent en porte-à-faux avec les nôtres. Comme à l'époque du paganisme, on savoure, aujourd'hui, tous les méfaits et péchés : corruption, oppression, crime et bien d'autres vices pratiqués de sang froid et sans le moindre scrupule. Doit-on appliquer le vers de Zuhayr Ibn Abi Selma : « Qui se retient de nuire aux autres, finit par être piétiné et opprimé ». Cette philosophie suicidaire est-elle la bonne ? Ce qui souligne la gravité de la situation en Algérie, et surtout la consternation, est l'apparition des kamikazes. Les cibles sont éloquentes. Les âges de leurs auteurs ne le sont pas moins. Ce qui suppose, on ne peut plus clair, que le malaise social en Algérie est profond et ne cesse de s'accroître. Une paupérisation endémique et généralisée favorise le déchirement du tissu social déjà largement fragilisé par une sérieuse crise de confiance politique, par les injustices et menace, du coup, la stabilité même du pays. Et le Pouvoir persiste dans sa cécité : hausse des prix injustifiée, répartition inéquitable des richesses nationales, fraudes électorales, bureaucrates de mauvais aloi à la place des experts, incompétence de beaucoup de responsables tous niveaux confondus et pourtant maintenus à leur poste, vaille que vaille, bien qu'ils freinent le développement du pays... C'est un véritable déni de la nation. Face à toutes ces urgences, le Gouvernement n'a rien trouvé de plus urgent que de se pencher, en urgence, sur la révision de la Constitution afin de permettre au chef de l'État de briguer un troisième mandat. Pourtant, Machiavel, de son temps, disait que les peuples aiment changer de chefs dans l'espoir d'améliorer leur sort. L'environnement social est en réel danger envers lui-même. Une véritable morale meurtrière s'en est emparée en raison des injustices. Chaque Algérien se sent un morceau de lui-même. Il se trouve presque au seuil de la vie au lieu de la vivre pleinement comme dans les pays qui respectent la nature humaine. Auquel cas, faut-il ajouter, l'inertie politique suicidaire qui refuse de reconnaître la volonté populaire. Le monde change, la configuration internationale aussi. La jeunesse algérienne en âge de conquérir le monde, réclame, pour sa part, du changement pour être à la hauteur de ses ambitions et pouvoir réaliser ses rêves dans son propre pays et non ailleurs. S'il y a une réelle volonté politique de mettre un terme définitif au terrorisme, il sera impératif d'en finir avec la « hogra », en tant que source intarissable de tous les maux sociaux qu'endure le citoyen. Celle-ci (hogra) détruit nation et société. Son élimination pourrait aboutir à une société « harmonieusement organisée ». Une pareille société n'est pas impossible à édifier chez nous. Pour peu que les conditions requises soient réunies. Il appartient donc, au Pouvoir, de rester à l'écoute de la jeunesse. Si cette dernière est appréciée et considérée à sa juste valeur, où rien ne sera fait ou pensé sans elle, on pourra s'attendre à une véritable « touisa » nationale où toutes les couches sociales prennent part. Alors, le pays sera vite remis sur rail et la concorde civile renaîtra de ses cendres sans référendum parce qu'elle vient délibérément du fond de chaque citoyen. La jeunesse, de par le temps et l'espace, est le coeur battant de toute nation. Elle donne vie et espérance à sa société. La nôtre donne la mort. Doit-on adorer Dieu, le Clément et le Miséricordieux, dans le sang pour plus de piété ? Quelle erreur. Que dis-je, quelle horreur ! Le grand djihad à mener serait contre le désespoir, le sous-développement, la misère et tout ce qui peut se mettre en travers du développement de notre pays pour l'unique raison que nous n'avons pas un autre de rechange. En tout état de cause, notre jeunesse est fatiguée d'être négligée et laissée-pour-compte, fatiguée d'être le cadet des soucis des responsables souvent incompatibles avec les postes qu'ils occupent. Un contrat social s'impose. Une éthique morale est plus qu'indispensable. Mais pour avoir cette éthique, il faut avoir l'esthétique du dedans. Nos responsables doivent être des esthètes en matière de morale avant de l'être en matière de gestion socio-politique à même de rendre l'espoir aux citoyens et de leur éviter des crimes gratuits et inutiles et, en plus, sang pour sang algérien ? Le bonheur, 100 % algérien, est-il banni de notre lexique ? Ne nous le valons pas ? S'il y a une réelle volonté de construire l'avenir du pays, il faut rompre avec les traditions sclérosées et renouer avec d'autres mais... stérilisées, cette fois. Un bon gestionnaire doit pleurer du sang par amour pour son pays afin de lui éviter d'autres effusions de sang. * Docteur ès Lettres. Université de Chlef.
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