Barbacha (Béjaïa) : six manifestants sous contrôle judiciaire Actualité : les autres articles

Le juge d'instruction près le tribunal de Béjaïa a mis, lundi dernier, sous contrôle judiciaire six personnes, dont Mohand Sadek Akrour, ex-P/APC de Barbacha.
Ils étaient 24 à avoir défilé devant le tribunal pendant toute la journée et jusque tard dans la nuit après avoir été arrêtés la veille lors d'un rassemblement réprimé violemment devant le siège de la wilaya. L'institution judiciaire a retenu, contre les six prévenus, plusieurs chefs d'accusation, dont «outrage à institution de l'Etat, attroupement, destruction de biens publics, obstruction de la voie publique et usage de la force et de la violence contre des agents de police».
Autant d'accusations assorties d'une qualification criminelle, ce qui destine l'affaire à passer devant les assises. Une éventualité qui ne tiendrait pas si les charges retenues contre les accusés ne tombent pas, puisque le collectif des avocats a introduit un appel auprès de la chambre d'accusation pour l'annulation de la mise sous contrôle judiciaire des six accusés pour lesquels elle demande le recouvrement de leur liberté totale. Non satisfait du verdict du juge instructeur, le procureur a fait appel devant la même chambre, demandant, selon Me Hamadache Amine, un des avocats de la défense, l'application d'un mandat de dépôt pour les 24 citoyens interpellés lundi.
C'est tard dans la nuit que Mohand Sadek Akrour a pu quitter, en dernier et blessé, le tribunal de Béjaïa avec l'obligation de revenir chaque dimanche signer sa présence. Avant lui, la justice libérait un à un les 23 autres citoyens, dont certains ont été arrêtés abusivement par la police.
Leur libération a été saluée par les applaudissements de la foule d'habitants de Barbacha amassée devant le siège du tribunal, où ils ont observé, en présence d'un renfort policier, un sit-in jusqu'au-delà de 21h au moment où leur commune était déclarée ville morte. Décidée à poursuivre son mouvement qui réclame la dissolution de l'APC de Barbacha et le respect du «choix populaire» exprimé lors des dernières élections municipales, cette partie de la population de la commune s'apprête à de nouvelles actions de rue.