"Barakat man houkm généralat"

À événements exceptionnels, préparatifs exceptionnels. C'est ce qui s'est passé ce vendredi à Mascara, puisque la marche du hirak a coïncidé avec la finale de la Coupe d'Afrique des nations, qui oppose notre équipe nationale à celle du Sénégal. "Nous avons bénéficié de tout notre temps pour préparer ces deux événements exceptionnels pour tout le peuple algérien.Les préparatifs ont débuté la veille notamment pour la partie réservée au football, puisque des drapeaux aux couleurs nationales flottent sur presque tous les balcons et les toits des habitations et une grande partie des automobilistes roulent avec des drapeaux accrochés à leurs véhicules", ainsi s'est exprimé un jeune manifestant. Outre les slogans habituels, les marcheurs en ont scandé de nouveaux, tels que : "Barakat ! Barakat man houkm généralat" ou "Chaâb yourid la Coupe d'Afrique".
En effet, à l'instar des grandes agglomérations du pays, la ville de Mascara a vécu, hier, vendredi, des moments particuliers d'émotion avec un nombre impressionnant de manifestants composés de gens du hirak et d'amateurs de football qui se sont exercés avant d'entrer en scène. Empruntant l'itinéraire habituel, les manifestants brandissaient des pancartes et des banderoles portant des inscriptions telles que : "Bensalah dégage", "Une transition démocratique", "Un Etat libre et indépendant", "Dawla madania machi âaskaria", "Pas de dialogue avec le gouvernement Bedoui".
Pour l'un d'eux, "Ces gens ont pillé le pays, donc qu'ils partent tous." Et d'ajouter : "Ils ont trahi et appauvri le peuple, mais Dieu les a punis. Leurs méfaits ont été mis à nu, et au lieu de compatir à leur douleur, le peuple se sent soulagé." Les manifestants ont marqué une halte devant le siège du FLN en réclamant que cette formation politique soit mise au musée national afin qu'un changement radical soit opéré. Ils adhèrent à toutes les initiatives susceptibles de sortir le pays de cette crise et pointent un doigt accusateur vers le clan Bouteflika. Une jeune manifestante qui vient de décrocher son bac justifie sa participation ainsi : "Je suis inquiète pour mon avenir."

A. B.