Baptême du feu Les ruelles de Guyotville comme témoins

Pour ses débuts dans le monde footballistique, Ammi Mohamed nous révèle : «Comme tout autre jeune garçon, atteint du virus du football, j'ai eu à le pratiquer à l'âge de 8 ans dans les rues de ma ville natale, Guyotville, Aïn Benian actuellement.» Avec précision, il se rappelle les moments forts dans sa vie. «Dans les matchs de quartier, j'étais un joueur de champ. J'occupais le poste d'arrière, mais je n'ai pas pu m'imposer. On me disait que je n'étais pas un élément constructeur de jeu, mais un élément destructeur de joueurs puisque je pratiquais un jeu dur (...rires). Ce sont des moments inoubliables de ma jeunesse.» C'est par hasard qu'il est devenu gardien. «Lors d'un match d'un tournoi interquartiers, notre gardien s'est blessé et on était dans l'obligation de le remplacer. Tous les regards se sont portés sur moi. J'ai alors relevé le défi et j'ai sorti le grand jeu ce jour-là. Depuis, je n'ai plus quitté les bois jusqu'à ma retraite.» Notre hôte se rappelle, comme si c'était hier, les avant-matchs de quartier et les schémas tactiques que ces jeunes joueurs dessinaient sur les planches à l'aide de morceaux de craie. «Même en jouant des matchs dans la rue, nous étions organisés. Nous avions appris dès notre jeune âge que l'organisation est la clé de la réussite.» Il se rappelle, aussi, d'autres joueurs qu'a enfantés Guyotville, et qui avaient fait les beaux jours d'autres clubs. Comme exemple, il nous citera les deux regrettés gardiens de buts Ammar Farhat (NAHD) et Zaïdi Brahim (MCA) ainsi que Ammar Sid Ali, le frère de Farhat, et Mouhoub, qui avaient joué à ses côtés au CRB. «Guyotville avait la réputation d'une terre de football, contrairement à aujourd'hui, où c'est la corruption et les guerres de clans qui prennent le dessus, regrette-t-il.