Algérie

Banques algériennes : en matière de com, le clivage public-privé reste net



Les communiqués financiers émanant des banques de la place se faisant toujours attendre à la mi-septembre, le seul recours est la collecte des informations sur les sites internet des banques algériennes. La recherche, assez fructueuse, confirme la progression régulière

des banques algériennes. Le plus grand enseignement est qu'en matière de communication le clivage entre le public et le privé reste très net.

En matière de communication financière, les tendances qui se dégagent sont assez claires. En premier lieu, un fort clivage entre banques publiques et privées. La plupart des banques privées jouent la transparence avec des rapports annuels complets ou au moins des états financiers récents publiés sur leurs sites. Les pratiques des banques publiques sont beaucoup plus disparates : les informations sont le plus souvent carrément absentes, ou alors elles datent de plusieurs années. Et dans ce dernier cas, on se retrouve devant une publication d'états financiers sans le moindre commentaire.

Les banques publiques en ordre dispersé

En matière de communication, la lanterne rouge revient d'une manière presque indiscutable à la BEA (Banque extérieure d'Algérie). Le site Internet de la première et la plus riche des banques algériennes, qui a lancé depuis quelques années un ambitieux programme de modernisation et d'ouverture de méga- agences, est en état de quasi abandon. La rubrique «actualité» du site se félicite encore dans un article rédigé au début de l'année 2008 de la sixième position à l'échelle africaine attribuée à la banque par le palmarès 2007 de la revue jeune Afrique. Aucune trace des résultats financiers des dernières années. Les choses ne sont guère meilleures du côté de la BDL où un site au design très sommaire présente essentiellement les différents produits proposés par la banque à sa clientèle. Aucune trace non plus de rapports annuels ou d'états financiers.

 Changement de décor du côté de la CNEP/Banque avec un site de conception agréable et dynamique. Sa rubrique actualité annonce qu'elle n'est plus depuis le 17 août 2011 seulement la « banque de l'habitat» mais qu'elle finance aussi désormais «les investissement, y compris les fonds de roulement, de tous les secteurs d'activités, à l'exception du commerce et du commerce extérieur». Mais la Cnep fait quand même partie des quatre banques étatiques qui ne jugent pas utile de livrer au grand public des informations sur leur situation financière et préfèrent apparemment les réserver à leur actionnaire unique.

 Une règle qui, par chance, n'est pas appliquée par toutes les banques publiques. Sur des sites d'une conception peu sophistiquée, la BNA (Banque nationale d'Alger) et le CPA (Crédit Populaire d'Algérie) mettent en ligne, sans commentaires, les états financiers de l'entreprise. Côté CPA , il s'agit d'informations toutes fraîches faisant état d'un bénéfice net de 12,8 milliards de dinars en 2010. La BNA publie pour sa part les bilans des dernières années qui montrent une croissance rapide de la rentabilité de la banque avec un bénéfice net qui est passé d'un peu plus de 6 milliards de dinars en 2007 et 11 milliards en 2008 à plus de 21 milliards (31 milliards avant impôts) en 2009.On attend donc avec intérêt les résultats pour l'année 2010.

Des banques privées plus transparentes

Les banques privées se montrent en général beaucoup moins réticentes que leurs consoeurs du secteur public pour mettre à la disposition du grand public les informations sur leurs performances financières. La palme de la transparence et de la réactivité revient dans ce domaine à BNP Paribas El Djazaïr qui a mis en ligne depuis plusieurs semaines un rapport annuel 2010 d'une très bonne facture technique. Le PDG de la banque, Laurent Dupuch, y annonce le franchissement du cap des 100 000 clients actifs avec 58 agences opérationnelles et 13 en attente d'agrément. La progression de l'activité de la filiale algérienne du groupe français se poursuit à un rythme soutenu, illustré par des dépôts en hausse globalement de 19% pour atteindre 121 milliards de dinars, une collecte de l'épargne qui augmente de plus de 38% en 2010 et des engagements en progression également de plus de 22%.La rentabilité est au rendez-vous avec un bénéfice net de 4 milliards de dinars en hausse de 16%.

ABC, dernière banque des «privés algériens»

Société Générale Algérie dont le site revendique la place de 1ère banque privée avec plus de 275 000 clients, est en retard sur sa principale concurrente et n'a pas mis en ligne pour l'instant son rapport annuel 2010.Celui de 2009 annonce un bénéfice de 2,59 milliards de dinars en forte progression par rapport aux 1,4 milliard de dinars enregistrés en 2008. Le PDG Gerald Lacaze annonce un effectif de collaborateurs supérieur à 1300 et «dont le nombre augmentera avec l'ouverture des agences en attente d'agrément». Les banques privées à capitaux arabes ne sont pas en reste. La plus en vue est aujourd'hui Algeria Gulf Bank (AGB), filiale du koweïtien Burgan Bank présent dans de nombreux pays de la région. Son site fait état de l'ouverture de 6 nouvelles agences début 2011, ce qui porte le réseau à une trentaine d'agences opérationnelles, plus une dizaine en attente d'agrément. Tous les rapports annuels des dernières années sont disponibles sur le site jusqu'à celui de 2009. Au titre de 2010, les états financiers mis en ligne récemment affichent un bénéfice net de 2,03 milliards de dinars. Terminons ce tour d'horizon par la doyenne des banques privées algériennes, ABC Algérie, dont les activités ont démarré dès septembre 1998. Elle possède la particularité de compter parmi ses actionnaires des hommes d'affaires algériens qui détiennent un peu plus de 10% de son capital. Les états financiers disponibles sur le site annoncent un bénéfice net de 938 millions de dinars en 2009 en progression de 45% par rapport à 2008.Les résultats financiers de l'année 2010 n'ont pas encore été mis en ligne.




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