Algérie

Banque: Société Générale s’installe dans la durée en Algérie





L’appétit vient en mangeant. Tel est, loin de toute idée péjorative, le constat qui semble prévaloir dans l’environnement de Société Générale Algérie (SGA).

Premier label français à avoir planté sa bannière «rouge et noir» dans le paysage bancaire national, la «SG» prend goût à l’Algérie. Et aspire, en le revendiquant publiquement, à une place de leader.

Arrière-fond dédié au défilement des graphiques et transparents, dossiers de presse grouillant de données, décideurs du groupe au grand complet, un amphithéâtre bondé de journalistes et de patrons de presse. Dont une bonne cinquantaine venus des pays de la rive sud de la Méditerranée.

Société Générale n’a pas lésiné sur la communication pour présenter, hier à son siège de La Défense à Paris, ses résultats pour l’exercice 2006. Douze mois d’une activité aux métiers bancaires multiples, marqués, à l’image de l’an passé, par une «croissance rentable».

Contrairement aux usages, la présentation du bilan de l’an dernier a été dominée par les actions de Société Générale au-delà des frontières de l’Hexagone. Là où, à mesure de son développement à l’international, le Groupe multiplie les acquisitions, développe son réseau d’agences et enchaîne produit sur produit.

Groupe à forte déclinaison méditerranéenne -il est présent au Maghreb, en Egypte, en Grèce et en Croatie-, Société Générale a redit, à l’occasion, tout l’intérêt qu’il portait à l’Algérie. Au moyen de projets partagés entre le développement continu de sa filiale et un investissement industriel lourd.

Opérationnel depuis le printemps 2000 au travers d’une filiale -SGA- dont il est propriétaire à 100%, le Groupe n’a pas l’intention de limiter ses ambitions. Son état-major en veut pour preuve sa candidature à l’acquisition de 51% du capital social du Crédit populaire algérien (CPA).

Société Générale est engagée aux côtés de cinq autres prétendants dans une course qui devrait connaître son dénouement avant la fin du printemps 2007, selon l’échéancier gouvernemental. Trois: BNP Paribas, Crédit Agricole et Natexis, sont français, un espagnol (Santander) et l’autre américain (City Bank).

Habitué aux opérations de ce type aux quatre coins du monde, le Groupe se garde, pour l’heure, de lever le voile sur la consistance de son offre. Encore moins d’émettre le moindre jugement de valeur sur ses atouts face aux cinq autres challengers. «Si ça marche, tant mieux. Sinon on continuera à développer notre banque, en réfléchissant à d’autres opportunités», déclare Daniel Bouton, le P-DG qui préside aux destinées du Groupe depuis 1997.

En attendant le verdict de l’ouverture des plis, Société Générale clame qu’elle met le cap, imperturbable, sur la stratégie définie au soir de son installation en Algérie. Celle d’une banque universelle assurant une variété de produits, doublée d’un outil de l’investissement. «Nous souhaitons un développement équilibré entre le métier de banque universelle et celui de banque dédiée au développement économique», souligne Daniel Bouton. «On va jouer complètement notre métier».

Société Générale est engagée dans un chantier -vieux de six ans- destiné à asseoir un réseau national. Alors que leur nombre ne dépassait pas les doigts d’une seule main avant 2004, les agences bariolées aux couleurs «rouge et noir» sont, aujourd’hui, au nombre de vingt-deux. Auxquelles s’ajoutent trois autres en cours d’ouverture dont une à Tizi-Ouzou et une autre à Bordj Bou-Arréridj.

A l’instar de nombre de ses pairs méditerranéens, la filiale algérienne du groupe n’a pas échappé aux tendances haussières qui ont touché l’ensemble des segments du groupe. SGA a terminé 2006 avec un bilan d’une valeur de 705 millions d’euros. Une taille qualifiée d’importante au regard de la jeunesse de l’entreprise.

La bonne santé de SGA, selon le check-up de la maison-mère, s’affiche aussi au travers de deux autres indicateurs: neuf nouvelles agences réceptionnées rien qu’en 2006 et un peu plus de quarante-quatre mille nouveaux clients particuliers enregistrés durant le même exercice. Ce qui fait dire au directoire du groupe que «SG» trouve manifestement ses marques en Algérie.

Daniel Bouton y voit la marque que le secteur bancaire algérien opère, désormais, dans une «phase économique suffisamment mûre». Le pays, où des missions propres à SGA l’y avaient mené, «progresse». Tant dans le cheminement des réformes que dans la visibilité de son économie. «Nous avons une vision positive» de l’évolution du risque Algérie. Un risque crédité par la Coface de la note A4, l’équivalent de la quatrième place sur une échelle de valeurs qui en compte sept.

Pour autant, apprécié à partir de La Défense, «QG» de Société Générale, de la Coface et de nombre d’entreprises du «CAC 40», le ciel algérien n’est pas totalement débarrassé de nuages. Dans le registre financier, pour ne s’en tenir qu’aux préoccupations des banquiers, des problèmes existent. Qui ne parasitent pas le regard du groupe Société Générale à l’endroit du marché algérien.

Quitte à se répéter pour mieux le souligner, Daniel Bouton affirme que l’Algérie «progresse pas mal». Mais elle reste, tout de même, un pays où, s’agissant de la sphère bancaire, «tout n’est pas facile». Le système de paiement électronique, relève-t-il à titre d’argument, est «à peine opérationnel». D’où les besoins vivement exprimés, côté algérien, pour des services bancaires de qualité. «Comme la Société Générale peut le faire», fait-il valoir avec un discours de marketing. Une dizaine de jours après un exercice analogue du Crédit Agricole, en attendant celui, plausible, de BNP Paribas. Entre les banques hexagonales, le match pour l’acquisition des 51% du CPA est engagé.



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