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Lifting des maux par? les mots Le président de la Banque mondiale (BM) Paul Wolfowitz semble contrarié dans sa "lutte contre la pauvreté dans le monde", lui qui s?est embourbé dans une sombre affaire de favoritisme qui le menace à la tête de l?institution qu?il préside. Un scandale né des augmentations faramineuses de salaire qu?il a accordées à sa compagne Shaha Riza, elle aussi employée à la BM, et qui porte un sacré coup à la crédibilité de cette institution internationale. A en croire l?AFP qui cite le Washington Poste, M. Wolfowitz refuse de démissionner de son poste et aurait pris l?avocat Robert S. Bennett- un ancien procureur fédéral qui avait défendu le président Bill Clinton en 1998 dans une affaire de harcèlement sexuel- pour le représenter dans cette affaire. M. Wolfowitz indique la même source, se dit persuadé que " des gens cherchent à se mêler de son boulot, la lutte contre la pauvreté dans le monde ", et qu?il veut en finir avec cette histoire pour " pouvoir se concentrer sur sa tâche à 100 % ". Un groupe de 42 anciens responsables de l?institution internationale a publié une lettre ouverte dans le Financial Times où ils appellent M. Wolfowitz à se retirer. "Il n?y a qu?une façon pour M. Wolfowitz de poursuivre la mission de la Banque : il devrait démissionner", affirment-ils. De son côté, le Conseil d?administration de la Banque, composé de 24 délégués des 185 Etats membres, a décidé d?ouvrir une enquête sur les contrats que Paul Wolfowitz a accordés à ses plus proches collaborateurs, alors que l?association des employés de la BM a demandé carrément sa démission. Les jours à venir seront certainement riches en rebondissements dans cette affaire, et le scandale menace le rôle de l?institution internationale, a estimé l?agence interne de la BM chargée d?évaluer son efficacité. " L?institution est à un point critique où son efficacité dans le développement est mise en péril par de graves problèmes de gouvernance qui ont récemment fait surface", estime l?Indépendant Evaluation Group (IEG), une unité indépendante au sein de la Banque mondiale, et qui rend compte directement au conseil des directeurs. La crédibilité de la BM s?érode et l?IEG rappelle que ses récentes évaluations portaient sur des critères incluant "la responsabilité, la transparence et la probité". Comme est affectée aussi la capacité de la Banque à se lancer avec des clients dans des dossiers de gouvernance, estime l?IEG. Paul Wolfowitz, ou l?angélisme d?un faucon ! Dès son entrée en fonction en juin 2005 comme président de la BM, Paul Wolfowitz, a dressé une liste de pays en voie de développement à privilégier et confirme l?Afrique comme zone prioritaire. Son arrivée a la tête de la BM a été décidée en mars 2005 lorsque le président américain George W. Bush a préféré l?éloigner de son administration en lui offrant une promotion, pour succéder à James Wolfensohn comme président de la BM (en règle générale, la présidence de la BM est laissée aux États-Unis quand celle du Fonds monétaire international (FMI) est laissé aux Européens). M. Wolfowitz a fait l?objet de vives critiques au sein de la BM pour s?être entouré de collaborateurs venus avec lui du Pentagone et de la Maison blanche. Il a à titre d?exemple confié à l?ancien porte-parole du vice-président des États-Unis Dick Cheney le poste de directeur de la stratégie de la communication. Mais, si l?actuel premier responsable de la BM est éclaboussé par un scandale lié à sa gestion de son entourage immédiat, et ce moins de deux années après son intronisation, ses prédécesseurs ont, quant à eux essuyés moult reproches liés aux politiques suivies ou préconisées par cette institution de Bretton Woods. Des critiques des plus acerbes venant des altermondialistes qui s?expriment régulièrement mais aussi et surtout de ses propres rangs. En effet, et à l?instar de l?OMC et du FMI, la Banque mondiale est, considérée comme un " bastion du dogme néolibéral ", imposant l?empire des nouveaux maîtres du monde. Dès début 2000, Joseph Stiglitz, économiste en chef et premier vice-président de la Banque mondiale, et le plus proche de Wolfensohn, démissionne en dénonçant publiquement la stratégie de privatisation à outrance et l?inefficacité des institutions de Bretton Woods Quant à Jean Ziegler, écrivain, professeur à l?université de Genève, et rapporteur spécial de la commission des droits de l?homme des Nations unies pour le droit à l?alimentation, il a estimé dans l?un de ses écrits dans le monde diplomatique que les organismes financiers internationaux occupent le c?ur stratégique de la mondialisation libérale. Pour lui, les dirigeants de la Banque mondiale " multiplient les théories justificatrices, récupèrent les discours contestataires et parviennent toujours, in fine, à maintenir le cap fixé par le ?consensus de Washington?, et ce malgré leurs cuisants échecs dans les pays du tiers-monde ". Un autre haut responsable de la Banque M. Ravi Kanbur, a lui aussi démissionné après que son rapport annuel sur le développement, où il affirmait que la croissance n?entraînait pas de réduction de la pauvreté et des inégalités, a été censuré sous la pression américaine. Si l?OMC veille à la circulation des flux commerciaux, la BM et le FMI s?occupent des flux financiers. FMI et Banque mondiale forment les plus importantes des institutions dites de Bretton-Woods. Née en 1944, la Banque mondiale se définit comme étant une source essentielle d?appui financier et technique pour l?ensemble des pays en développement et ne se considère pas comme une banque au sens ordinaire du terme. Mais, des responsables en rupture de ban avec cette institution internationale, ont expliqué que les objectifs de la BM sont d?une part la recherche de la rentabilité, et d?autre part, un accès privilégié aux marchés financiers sur lesquelles elle empreinte les fonds prête. D?autres part, les gains qu?elle réalise sont importants. Il a été calculé qu?entre 1980 et 1984, au plus fort de la crise d?endettement, la BM a retiré pour 1$ investi respectivement 7 $ en 1980, et 10,5$ en 1984. Plus grave encore, et selon un rapport même de la BM, en 1999, les pays les pauvres très endettés (PPTE) ont payés en remboursement 1645millions de $ de plus de ceux qu?ils ont reçu sous formes de nouveaux prêts. Depuis 1990, l?échec des politiques libérales d?ajustement structurel et le mouvement d?opposition au processus de mondialisation ont amené la BM a nuancer ses recommandations concernant le désengagement de l?Etat. Elle assortit désormais l?octroi des prêts à une conditionnalité politique la " bonne gouvernance " dont les deux principaux éléments sont l?obligation de rendre des comptes et la transparence mais qui ne semblent décidément pas s?appliquer à M. Wolfowitz, leur premier sponsor.


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