Algérie

Banque d'Algérie: Du nouveau pour les comptes en devises



L'épargne en devises des particuliers est au centre des attentions de la Banque d'Algérie (BA) qui devra mettre en place un nouveau dispositif pour renforcer leur collecte par le système bancaire. Ces mesures seront annoncées, aujourd'hui, par le Gouverneur de la BA, Mohamed Loukal, lors de sa rencontre avec les dirigeants des établissements bancaires, selon l'APS qui cite des cadres de la BA.Selon ces derniers, les détenteurs de monnaies étrangères ou les épargnants potentiels en devises rencontrent nombre de problèmes auprès de certaines banques qui refusent, par exemple, d'ouvrir des comptes devises au profit de nouveaux clients ou exigent, en parallèle, l'ouverture d'un compte dinars. Parmi les autres entraves bureaucratiques, on note l'exigence de titre de transport pour les retraits de devises, de demande de justificatifs lors du versement de devises dans les comptes qu'il s'agisse des virements reçus de l'étranger ou des dépôts en espèces. Aussi, il est arrivé que des banques suspendent le virement ou convertissent, automatiquement, les sommes reçues en dinars. Certaines banques exigent également, de leurs clients de remplir un formulaire nominatif mentionnant les numéros de chaque billet de banque au moment du versement dans leur compte bancaire. La même source cite, aussi, les cas de banques qui exigent des justificatifs ou autorisation de la BA, avant le transfert de devises à l'étranger pour le paiement de certains frais tels que les soins ou la scolarité à l'étranger ou toutes autres dépenses. Les épargnants en devises rencontrent, également, le problème de disponibilité de fonds insuffisante lors des demandes de retrait de devises, notamment pour le dollar américain, ainsi que la non disponibilité des petites coupures de billets de banque de moins de 50 euros. En définitive, ces contraintes ont freiné «le développement de l'inclusion financière à travers la collecte de cette épargne devises» estimée à près de 5 milliards de dollars dans 4,7 millions de comptes.
Pour remédier à cette situation, Loukal devra appeler, aujourd'hui, les banques à la nécessité de promouvoir l'inclusion financière de cette catégorie d'épargnants, à l'instar des épargnants en monnaie nationale, «par la levée des différentes contraintes n'ayant pas de raison d'être et liées à l'ouverture des comptes, à l'alimentation et au fonctionnement des comptes et à la justification de l'origine des fonds», expliquent ces cadres. Le Gouverneur de la BA va demander aux banques d'opter pour une politique commerciale «agressive» «ciblée et de proximité» en vue d'améliorer l'accueil et la fluidité des opérations de versement, de retrait et de transfert et de généraliser les instruments de paiement universels par la mise à disposition des cartes de paiement et/ou de crédit à l'international, adossées à ces comptes. Concernant la justification de l'origine de fonds, les banques continueront à observer les mêmes mesures contenues dans la note de février 2018 de la BA, relative au développement de l'inclusion financière, précise-t-on.
Rappelons qu'en février dernier, une note de la BA adressée aux établissements bancaires les invitait à davantage de souplesse dans les opérations de dépôts de fonds et de l'accès à ces dépôts par les épargnants. La BA a expliqué, dans ce document, qu'il a été enregistré des refoulements de capitaux «de manière arbitraire et sans justifications réglementaires» auprès de certains guichets bancaires à la lumière «d'une interprétation, souvent abusive et non fondée, des dispositions de la loi régissant le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme». Cette lecture faussée et «restrictive» des textes en vigueur a précipité des banquiers à ne pas respecter leurs obligations légales. La note précise que cette interprétation est constatée, notamment, en matière d'ouverture de comptes, d'acceptation des dépôts et de «délais exagérés» de mise à disposition des fonds.
Pour rappel, les personnes physiques nationales, résidentes et non résidentes, ainsi que les personnes physiques étrangères, résidentes et non résidentes, disposent du droit d'ouvrir des comptes en devises en Algérie.


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