Algérie

Banque d?Algérie



Retrait d?agrément à la CA Bank Fin de parcours pour la dernière banque privée algérienne. La commission bancaire, auprès de la Banque d?Algérie, a annoncé, hier, dans un communiqué, le retrait de l?agrément à la Compagnie algérienne de banque, CA Bank, et sa mise en liquidation. Dans ce même communiqué, la commission bancaire a révélé avoir constaté « l?insolvabilité de cette banque privée, aggravée par l?incapacité déclarée des actionnaires à constituer le capital minimum requis », causant « une situation d?illiquidité persistante » et donc « un état de cessation de paiement ». Devant cet état de fait, la commission bancaire a retiré l?agrément à la CA Bank, remis le 28 octobre 1999 par le gouverneur de la Banque d?Algérie, déclaré sa mise en liquidation et désigné un liquidateur aux fins de procéder aux opérations de liquidation. Cette décision exécutoire, nonobstant les voies de recours prévues à l?article 107 de l?ordonnance n°03-11 du 26 août 2003, relative à la monnaie et au crédit, a été rendue simultanément avec celle désignant un liquidateur. Elle entraîne la mise en ?uvre du dispositif de garantie des dépôts, dont la société de garantie des dépôts bancaires (SGDB) sera l?intervenant pour assurer l?indemnisation rapide des petits déposants dans le cadre de la législation et de la réglementation en vigueur », a déclaré la commission bancaire. Cette décision intervient plusieurs mois après la mise en détention préventive du premier responsable de la banque, Omar Dechmi, pour violation de la loi sur la monnaie et les mouvements de capitaux. Une plainte déposée par la Banque d?Algérie auprès du tribunal de Bir Mourad Raïs. Des sources judiciaires avaient, à l?époque, expliqué que ces décisions sont intervenues à la suite de trois plaintes déposées contre le patron de la CAB, dont une contre son fils (placé sous mandat de dépôt puis libéré). La première action a été engagée par la Banque d?Algérie contre la CAB pour avoir violé le dispositif réglementaire relatif à la monnaie et au crédit et aux mouvements des capitaux, en n?assurant pas la caution de contre-garantie d?une banque étrangère pour la domiciliation du compte d?une société chinoise de bâtiment (la COCPC), chargée de la réalisation des projets de construction de logements au profit de l?AADL à Tipaza, Koléa et Draria. M. Dechmi aurait carrément utilisé ce compte pour le vider de près de 350 millions de dinars, créant une situation de blocage financier et, par conséquent, des chantiers de cette entreprise, dont les responsables ont porté l?affaire devant la justice. La troisième plainte concerne une affaire d?importation de lait Gloria par la société Magifood, appartenant à Dechmi Omar, son fils, et à Ahmed Mouffok (actuellement en détention préventive pour une autre affaire) et dont le compte était domicilié à l?agence CAB de Zéralda (dirigée par le fils de Dechmi) et à la BDL. Cette société a importé du lait Gloria pour un montant de 180 000 euros dans le cadre d?un marché avec un fournisseur français qui s?est plaint auprès du tribunal de Bir Mourad Raïs de n?avoir pas reçu le montant de la transaction. Selon nos sources, dès l?arrivée de la marchandise en Algérie, Magifood a été dissoute par ses propriétaires. Une fois le fournisseur en Algérie, il n?a pas trouvé de traces de cette entreprise. Une situation qui l?a poussé à déposer plainte pour « escroquerie », mais aussi pour abus d?autorité. Le fournisseur s?est plaint des « menaces » dont il a fait l?objet de la part de Omar Dechmi après qu?il lui ait parlé d?une action en justice. Le magistrat instructeur, et après avoir entendu les victimes, témoins et prévenus, a mis sous mandat de dépôt le premier responsable de de la CAB, Omar Dechmi, son fils et le gérant de Magifood. Quelque temps plus tard, un arrangement à l?amiable avec le fournisseur français a permis le retrait de la plainte et la relaxe pour Dechmi et son fils. Cette situation a engendré un retrait massif des fonds par les clients de la banque, créant une situation de perte de capital. Selon l?avocat de Omar Dechmi, maître Belloula, « les dirigeants de la banque ont écrit à la Banque d?Algérie pour l?informer de leur incapacité de renflouer les comptes de la société, et annoncer la situation de liquidation avant le 31 décembre 2005. Mais la commission bancaire a préféré devancer les événements pour désigner son propre liquidateur alors que la CA Bank possède des actifs qui pourraient, dans le cas où ils sont mis en activité, redresser la situation... ». L?avocat s?est interrogé sur le maintien en détention préventive de Omar Dechmi « pour une affaire commerciale de non-respect des engagements de mise en garantie. Toutes les autres charges retenues au début contre Dechmi ont été annulées... ». Ainsi, après Khalifa Bank, la BCIA, Union Bank, AIB, c?est au tour de la CA Bank, dernière banque à capital privé algérien, de terminer son parcours en laissant, comme ses précédentes, une ardoise financière, supportée en grande partie par le fonds de garantie des dépôts bancaires. Sur la scène financière, seules les banques à capitaux étrangers ou semi-étrangers restent en activité. Les banques publiques, quant à elles, sont parfois au centre de scandales de malversations...


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