Algérie

Bannir de la pensée algérienne le principe de la rente, quitte à l'in



Nadir BachaNous sommes dans un pays d'Afrique - le plus vaste de tous. Sur le bord de la Méditerranée, certes, mais nous faisons partie de ce très pauvre continent qui possède des records guère glorificateurs, mis à part dans quelques sports où la vérité dans lespratiques de masse ne reflète pas le même prestige, et la musique de variété étoffée dans les grandes capitales européennes, à Paris principalement, où les ses acteurs s'y installent, à la manière des romanciers à succès. Depuis les rives de cette mythique et légendaire mer, nous atteignons l'Europe en une heure de vol. Par contre le PIB de notre continent, bon an mal an, ces toutes dernières années, tourne autour de2 500 milliards de dollars, sa part deproduction globale est à peine de 2,70% et celle des exportations dépasse juste les 3,30%. Pour comparer encore, le continent noir ne réalise pas l'équivalent du produit intérieur brut de la France, la plus grande puissance occidentale qui l'a colonisée dans une grande partie de son territoire, devant le Royaume-Uni, le Portugal et à un degré bien moindre, la Belgique. Tandis que le PIB des Etats-Unis lui est sept fois supérieur.Mais avec l'Afrique du Sud, le Nigéria et l'Egypte, composant en gros le tiers de la population africaine, nous totalisons presque 60% de son PIB. Seulementau-delà des chiffres les réalités sont tout autres. Le Nigéria et l'Algérie sont cotés de croissance en hausse, respectivement de 7 et de 4%, par rapport aux deux autres forts de l'Afrique, l'Egypte, avec 2,1 %, et l'Afrique du Sud 1,4%. Les deux paystraversent actuellement une crise importante, surtout l'Egypte dont le taux de chômage chez les jeunes dépasse les 13%, le déficit budgétaire estimé à 14% du PIB et une dette publique de 28 milliards dedollars, plus de 6 % du PIB. Malgré tout, chez la première comme chez la seconde, l'essentiel des recettes de production réside dans la diversification de l'activité économique. Dans l'agriculture de consommation courante, hormis les céréales - autrement dit les maraîchères, l'arboriculture nourricière et l'élevage- les industries manufacturières, entre autres l'agroalimentaire et le textile, les services, dont une grandes part aux activitésportuaires. Contrairement à l'Algérie et au Nigéria qui réalisent presqueexclusivement leurs recettes respectives par le biais des exportationsd'hydrocarbures.Mais pourquoi donc nous peinons énormément à trouver les moyens de faire pareil sur le registre des diversifications ' Ou plutôt quelles sont les raisons qui nous retiennent, sur le plan du primaire, de résoudre au moins et définitivement le problème de la semence, le souci des viandes et du lait ' Entreprise quipermettra la repopulation des campagnes par une série d'actions politiques demotivation, du genre Ansej, ramenée à l'association plus vaste sous la formule de la coopérative agropastorale, qui livrera ses produits à la consommation ou à la structure de transformation. Démarche qui aura besoin d'un ensemble de supports en outils et accessoires, à la portée desinvestissements industriels les plus simples. Le capital, pour l'instant existe, la connaissance technique n'est pas la Lune et la capacité managériale n'est pas undiscours occulte.Le compter sur soipar la productionL'une et l'autre sont du possible de l'intelligence et de l'engouement pour l'esprit d'entreprise, et ces deux vertus ne manquent pas dans notre pays, comme dans les autres contrées africaines. Il suffit de tracer des voies d'intéressement dans une économie politique de la simplicité, par la consécration de l'ordre et de la méthode, évidemment sous le couvert de la loi et de la réglementation : onn'encourage pas par un crédit bancaire à la mise sur pied d'une entreprise de fermage à des médecins dégoutés de leur activité dans un dispensaire en régionmontagneuse enclavée. Comme on ne débloque pas un espace foncier pour le montage d'une raffinerie d'huile à un groupe d'ingénieurs et de techniciens dans l'agronomie capables d'envisager de la culture de plantes oléagineuses. L'Egypte importe annuellement plus de blé que l'Algérie, mais ce pays, tout comme l'Afrique du Sud, réalise toutes les semences de ses cultures maraîchères et réussit à produire le fil à partir de ses plantes à fibre textile. Ce qui lui permet de disposer du tissu et d'en exporter une appréciable quantité -de même pour l'Afrique du Sud.Le pays des Pharaons se casse l'échine aujourd'hui pour produire suffisamment de gaz afin de subvenir aux besoins de son électricité -tandis que l'Afrique du Sud rencontre un problème énergétique pour l'extraction de l'eau- mais le choix de l'une et de l'autre dans la question de la diversification à été décidé et mené depuis longtemps selon l'idée de la production et de la formation sociale pour se faire.Le Caire et Johannesburg n'ont pas subi le long et acerbe joug colonial de l'Algérie et du «socialisme spécifique» des années70-80, malgré la période de l'apartheid et le panarabisme populiste de Nasser, mais leur économies ont été, globalement, pensées sur la base des demandespopulaires. Ce qui ne veut pas dire que les Egyptiens et les Sud-africains neconnaissent pas la misère. Une bonne partie de leurs populations existe souvent hors du circuit du développement, parfois carrément en marge de la société, voire dans le banditisme. Les deux pays vivent, comme la plupart des nations inscrites dans le schéma de l'économie derendement réel, une situation de crise, une crise structurelle. Avec des hauts et des bas par rapport à la stabilité politique.L'Egypte compte aujourd'hui ses plaies socio-économiques, dues principalement au régime de Hosni Moubarak, favorisant la corruption et le clientélisme, elle subit l'inexpérience politique du général Sissi et les tiraillements des mouvances islamistes, son Trésor public n'est pas programmé ? il est aux abois aujourd'hui ? pour créer du travail improductif. Quel que soit le régime politique en Egypte, son système économique est toujours capable d'ouvrir des perspectives. Car il n'est pas basé sur la rente, tout comme celui de l'Afrique du Sud. C'est à cette pensée-là qu'il faut se résoudre en Algérie, la cultiver en famille et en classe. Quitte à la mentionner noir sur blanc dans la Constitution.N. B.




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