Algérie

Banksy reviendra à Ghaza incessamment


Juillet 2005. Banksy, le célèbre et mystérieux artiste de rue britannique (dont l'identité réelle n'est, jusqu'à présent, pas connue) s'est rendu dans la bande de Ghaza pour protester contre l'érection (par Israël) du mur de séparation qui isole Ghaza du reste du monde. Il y réalisa neuf fresques d'essence poétique et politique pour exprimer sa solidarité avec les Ghazaouis tenus en otages par Israël et leur envoyer un message d'espoir. Ce projet, dénommé «Santa's Ghetto», avait alors fait le tour du monde et montré, avec un pinceau, une brosse et de la peinture, la situation dramatique des Ghazaouis face à l'implacable blocus israélien. Février 2015. L'artiste d'art urbain engagé s'est une deuxième fois rendu dans le plus grand secret (en empruntant un tunnel souterrain et clandestin) dans ce territoire-martyr, afin d'y décorer de ses iconoclastes graffitis les ruines de l'enclave palestinienne dévastée par les bombardements de l'armée israélienne durant l'été 2014. Ces fresques et dessins constituaient encore une fois une accablante critique des crimes de guerre israéliens qui avaient détruit ou endommagé des dizaines de milliers d'habitations, et tué près de 2.200 Palestiniens, en majorité des civils. (Côté israélien, 73 personnes ont été tuées, quasiment tous des soldats.)Il a également réalisé à cette occasion une vidéo de deux minutes sur la vie dans Ghaza. La vidéo décrivait ironiquement cette enclave comme si c'était un pays de cocagne «à l'écart des circuits touristiques habituels où l'accès se fait par un réseau de tunnels illégaux». « Cette année, ajoutait-il, ce sera VOTRE tour de découvrir cette nouvelle destination» et ironisait : «Les habitants s'y plaisent tellement qu'ils ne quittent jamais Ghaza. Ghaza est souvent décrit comme la plus grande prison à ciel ouvert du monde car personne n'a le droit d'y entrer ou d'en sortir. C'est toutefois assez injuste pour les prisons: elles, au moins, n'ont pas l'électricité ou l'eau potable coupées sans raison pratiquement tous les jours». La vidéo s'achevait sur une inscription en anglais peinte en lettres rouges sur un mur: « En nous lavant les mains du conflit entre les puissants et les faibles, nous prenons le parti des puissants, nous ne restons pas neutres.»
Mi-octobre 2023. Dans un appartement de la banlieue de Londres, un homme regarde la télévision. Il a l'impression d'assister aux mêmes scènes dramatiques que des années auparavant. Il n'a pas renoncé pour autant ni à la vérité ni à la justice. Dans cet énième drame, il sait qui, cette fois-ci, a commencé, mais il sait aussi qui a commencé, il y a 75 ans. Il sait qui a allumé l'incendie puis a crié « au feu!». Il sait qui a revêtu l'habit de la victime alors que c'était lui le véritable agresseur. Il sait qui a humilié, terrorisé, poussé à bout et tué la paix et l'espérance. Banksy reviendra à Ghaza incessamment.
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