Algérie

Bank et benks


C?est dans l?air du temps, les jours de Ahmed Ouyahia seraient comptés. Les analystes sont formels et entre deux fantasmes et trois hypothèses sur le sexe de l?argent, ils avancent qu?à l?origine du faux pas du chef du gouvernement il y aurait une circulaire, celle du 18 août 2004, qui oblige les entreprises publiques à ne déposer leur argent que dans les banques publiques. Si cette circulaire enterre pour longtemps le projet de réforme bancaire, l?intégration du privé dans le développement et la crédibilité d?un Etat algérien faisant semblant de croire à l?autorégulation des marchés et à la démocratie économique, cette mesure ne vise pourtant, selon ses concepteurs, qu?à protéger les fonds publics des pirates financiers comme Khalifa, qui avait utilisé l?argent de tout le monde pour en profiter tout seul. Quelle qu?en soit la vraie raison, on peut au moins mesurer tout le mal que le groupe Khalifa, qui a créé 10 000 emplois, dont 1000 prisonniers, a fait à l?ouverture économique. Les dossiers des banques privées sont bloqués, tout comme ceux des compagnies d?aviation. L?argent restera donc dans les mêmes mains et la bank economy restera une benks économie, un système flou qui permet à un privé comme Tonic d?emprunter près de 20 milliards de dinars (2000 milliards) à la BADR et à un commerçant sérieux, armé d?une bonne idée et de garanties solides, de ne pouvoir lever plus de 100 DA. Le problème n?est plus alors de savoir si Ahmed Ouyahia va partir ou non, mais de comprendre où en sont les maîtres de l?Etat dans leurs schémas, économie dirigée et dirigiste ou ouverte et avec le risque de crash financier. Rappelons-nous, de 1954 à 1962, les décideurs algériens ont pris tous les risques. De 1962 à nos jours, ils n?en ont pris aucun. Pour ceux qui en doutaient encore, il est évident que ce ne sont pas les mêmes.
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