Malgré le creusement de tranchées profondes par l'armée algérienne et l'érection de grillages très haut par son homologue marocaine, les brèches omises sur le tracé frontalier suscitent des interrogations?Pour lutter contre tous les trafics, les autorités algériennes ont creusé des fossés sur le tracé frontalier entre la localité balnéaire de Marsat Ben M'hidi et Béni Boussaïd, sur une distance de plus de 70 km. De son côté, le gouvernement chérifien a érigé, tout le long de la frontière avec l'Algérie, un grillage truffé de détecteurs électroniques «pour se protéger contre les menaces terroristes», a fait savoir le ministre de l'Intérieur, Mohamed Hassad.Et même si, apparemment, les intentions avouées ou non des uns et des autres ne sont pas les mêmes, le point commun entre les deux pays est que, malgré ces «nouvelles frontières infranchissables», la contrebande est toujours omniprésente. Pour preuve, des dizaines de tonnes de drogue provenant des champs de Ketama dans le Rif du royaume ont été saisies à Maghnia, sur l'autoroute entre Tlemcen et Oran et même dans le sud du pays.Des milliers de litres carburant sont quotidiennement saisis par les services de la douane. Dernièrement, des dizaines de Syriens ont traversé illégalement la frontière pour atterrir à Oujda. Avant l'Aïd, des dizaines de Marocains travaillant clandestinement en Algérien, particulièrement en Oranie, ont rejoint leur pays pour revenir, une semaine plus tard, à Maghnia. Cela est un secret de polichinelle pour ceux qui connaissent cette région de l'extrême ouest du pays. A quoi donc servent toutes ces tranchées, pour ne parler que de la partie algérienne, si l'effet escompté n'est pas obtenu 'Ahmed Belkheir, président d'une association locale à Maghnia, très au fait de ce qui se trame sur ces frontières poreuses, croit détenir les raisons de ces failles. «Bizarrement, en creusant les tranchées, des brèches ont été omises, en somme des points de passage au niveau des lieux dits Lalla Aïcha et El Gourbi, dans la daïra de Bab el Assa, à Zerigua et Sidi Boudjenane. Et ce n'est pas fini, les mêmes points de passage existent à Akid Lotfi et Ouled Mellouk», dit-il en s'interrogeant : «Comment expliquer toutes ces omissions '» Il y a dix jours, des contrebandiers marocains dont le village fait face à Roubbane (Béni Boussaïd) ont essayé d'empêcher des militaires algériens d'obstruer des ouvertures.«Ils tentaient vainement d'exercer la pression. S'ensuivit un grand rassemblement de l'autre côté avant que les soldats marocains interviennent et dispersent les manifestants», informe M. Belkheir. Notre interlocuteur, qui dit avoir transmis aux hautes autorités de l'Etat plusieurs correspondances avec photos sur la situation alarmante au niveau des frontières ouest, juge que ces «brèches laissées volontairement sur le tracé frontalier sont un véritable danger, d'où notre rôle, qui est celui de la sécurité».
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Posté Le : 13/10/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Chahredine Berriah
Source : www.elwatan.com