Algérie

Bande dessin'e'Titeuf 'tait d'j' l'...'



Bande dessin'e'Titeuf 'tait d'j' l'...'
Rencontre - Il était là, jeudi, au bonheur des amateurs de la B.D. à l'esplanade de Ryad-el-Feth, et ce, dans le cadre du 6e Festival international de la bande dessinée d'Alger.Sa présence a attiré la foule. Ils étaient nombreux à se bousculer ' même des personnes âgées ' pour se faire dédicacer sa B.D. Il s'agit bel et bien de Philippe Chappuis, alias Zep, le père de Titeuf, ce célébrissime personnage, aussi bien déluré que farfelu, à la fois attachant et espiègle.
Zep a donc animé une vente dédicace et une conférence devant une assistance nombreuse.
Dans un premier temps, il s'est dit heureux d'être à Alger : «Je suis à la fois content et très ému d'être là, à Alger, parce que j'arrive dans un autre pays et je rencontre des personnes qui connaissent mes albums et qui aiment mon personnage. C'est un plaisir et c'est toujours incroyable, car en arrivant je vois que Titeuf était déjà là.»
A la question de savoir quel sentiment lui procure le fait d'être célèbre et de jouir d'une notoriété internationale, Zep répond : «Un grand effet. En fait, c'est un sentiment que je ne peux pas exprimer. C'est ineffable. Une chose est sûre, je suis content de voir que mon travail plaît à tant de monde et aussi à tant de générations. Titeuf n'est pas seulement destiné aux enfants, même les adultes l'affectionnent.»
Celui qui a créé il y a une vingtaine d'années Titeuf en pensant que cela allait seulement durer quelques semaines ou, au maximum, quelques mois, s'est dit profondément ravi de voir ses albums lus par tout le monde.
«Cela fait bien sûr grand plaisir de voir Titeuf traduit dans plusieurs langues. C'est une chose extraordinaire. Titeuf a gagné son public et l'aventure ne va pas s'arrêter là. Elle va se poursuivre», a-t-il assuré.
Considérant la B.D. d'abord comme une passion, ensuite comme un métier, Zep a expliqué que l'humour fait partie intégrante de la B.D, mais qu'il peut en être dissocié, puisque la B.D peut aborder tous les sujets possibles, allant du comique au tragique.
Autrement dit, il faut juste trouver la manière appropriée de raconter une histoire en mesure d'intéresser et de captiver le lecteur.
A la question de savoir comment son personnage est né, Zep, qui a estimé que la B.D est un média simple, a répondu : «C'est par un pur et simple hasard. En fait, mon atelier donne sur une cour d'école, je regardais les enfants et tout à coup je me suis retrouvé comme dans un voyage dans le temps, comme si j'étais avec eux et je me suis dit que quelque chose se passait que je n'avais jamais vécu avant. En écrivant ces histoires, j'avais vraiment l'impression de retrouver la vérité de ce que je vivais quand j'étais enfant.»
C'est à partir de cet instant-là que Philippe Chappuis a commencé à écrire ces histoires en bande dessinée autour de l'enfance jusqu'à en faire 20 albums.
Interrogé sur son personnage, à savoir s'il n'est pas son double, Zep répond : «Effectivement, Titeuf est un peu mon double, c'est moi en quelque sorte, car avec mon personnage je peux faire des choses que je n'ai pas osé faire lorsque j'étais enfant. Oui, Titeuf c'est moi. Quand je dessine les pages de Titeuf, c'est moi qui raconte mon histoire, qui est une fiction. Ce qui arrive à Titeuf ne m'est pas arrivé. Il est une projection de ma personne, un prolongement de mon enfance. A travers mon personnage, je vis (ou revis) mon personnage.»
- Philippe Chappuis, qui se mêle dans la vie de son personnage, a expliqué qu'il a besoin de celui-ci pour raconter des choses autour de l'enfance, cette enfance qu'il aurait aimé vivre de la même façon que Titeuf.
«Quand on devient adulte, on a toujours un regard nostalgique sur l'enfance, on confond innocence et réalité. Quand on est enfant, on est innocent de tout, alors on a envie de tester beaucoup de choses. On a soif de grandir, mais quand on est adulte, on regrette notre enfance, qu'on a en quelque sorte, perdue», a-t-il confié.
Vingt ans plus tard, Titeuf a-t-il grandi ' A cette question, Zep a répondu : «Titeuf évolue certes, mais on ne peut pas dire qu'il a gagné en maturité. Je ne veux pas lui souhaiter ça, mais il est assez particulier. Moi, j'ai changé entre le moment où j'ai commencé à dessiner Titeuf et aujourd'hui. J'ai pris une vingtaine d'années. Ma vision de l'enfance s'est transformée aussi, mais Titeuf ne grandit pas. Il y a cette espèce de paradoxe où il a toujours le même âge, mais il change selon les situations et les expériences. Il ne peut pas faire les mêmes histoires que celles qu'il a déjà faites, puis il est censé en tirer des leçons, donc ses questionnements vont ailleurs, ses centres d'intérêt et de curiosité se déplacent aussi. Il y a également de nouveaux personnages qui arrivent, il y a l'actualité qui amène de nouveaux sujets. Titeuf est dans le monde d'aujourd'hui, il est touché, concerné par les sujets dont on parle dans les médias.»


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