Banalisation

Prémices d'un fiasco annoncé : c'est ainsi qu'on pourrait qualifier le programme des festivités commémoratives du 50e anniversaire de l'Indépendance. À quelques jours seulement du 5 Juillet 2012, date monumentale, qui doit être fêtée avec éclat, personne en Algérie n'a une idée précise de ce que sera le menu de ce jour. Un jour pas comme les autres.
Y aura-t-il un défilé militaire sur le boulevard Front de mer d'Alger, à titre exceptionnel, puisqu'il s'agit d'un événement exceptionnel ' Le président Bouteflika invitera-t-il des chefs d'Etat étrangers pour venir partager avec le peuple algérien la fête de cette Indépendance, si chèrement acquise et qui a eu un retentissement planétaire '
Le même président Bouteflika s'adressera-t-il à la nation, lui qui a le privilège de diriger le pays au moment où il va fêter les 50 ans de son Indépendance. Autant de questions que les Algériens, qui attendent à la fois avec fierté et impatience, se posent à moins de 10 jours du 'd day". En effet, il y a comme l'air d'un manque d'enthousiasme, en haut lieu, à donner à cette date repère la résonance festive, commémorative et politique qu'elle exige.
En lieu et place d'une approche nationale de ce cinquantenaire, avec une ligne directrice, un centre d'impulsion centralisé, nous assistons à des initiatives, sectorielles, parcellaires, éparses. Chaque ministère y va de son propre programme, chaque wilaya a concocté son menu sur fond de scandales financiers. Une vraie cacophonie nationale pour un événement qui doit se décliner dans une communion à l'échelle de la nation et à la mesure de ce que représente cette date.
Cette façon de faire de nos autorités officielles qui fondent pourtant leur légitimité sur l'invocation de la Révolution, porte la marque de la banalisation, voire de la minorisation pour un événement aussi majeur. D'où l'inévitable question : qui a peur de la célébration du cinquantenaire '