Algérie

Ban Ki-moon se plaint des difficultés d'exercice de la Minurso



Ban Ki-moon se plaint des difficultés d'exercice de la Minurso
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a formulé dans son dernier rapport sur le Sahara Occidental, qu'il a soumis au Conseil de sécurité, des observations que ce dernier devait examiner hier avant l'adoption d'une résolution, que la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental (Minurso) éprouvait des difficultés pour exercer ses missions, tout en faisant état de rapports sur les violations des droits de l'homme des Sahraouis par les autorités marocaines.
Dans le document adressé à l'organe de décision de l'ONU, M. Ban Ki-moon a déclaré que «j'ai présenté dans mon rapport une série de défis qui démontrent que la Minurso n'est ni dans la capacité d'exercer pleinement ses fonctions de surveillance de maintien de la paix et d'observation ni ne dispose de toute l'autorité pour contrecarrer l'effritement». Concernant le rétablissement de la pleine autorité de la Minurso, le chef de l'ONU a appelé le Conseil de sécurité à apporter son appui afin de soutenir cet instrument de maintien de la paix tel qu'il était prévu initialement pour la réalisation de trois objectifs cruciaux, tout en insistant que la Minurso doit être considérée comme «un instrument de stabilité dans le cas où l'impasse politique continue, un mécanisme de mise en ouvre d'un référendum d'autodétermination si les pourparlers dirigés par mon envoyé personnel sont couronnés de succès, et doit fournir au secrétariat de l'ONU, au Conseil de sécurité et à la communauté internationale des informations indépendantes sur les conditions prévalant dans les territoires sahraouis». Dans le même contexte, M. Ban Ki-moon a soutenu que la Minurso doit être capable de fonctionner comme un «arbitre neutre», et ce, conformément aux normes et standards attendus des opérations de maintien de la paix, rappelant que le but principal de la création de la Minurso était d'organiser et de superviser un référendum d'autodétermination du Sahara Occidental, expliquant que le blocage du processus politique n'a pas permis à cet organe de mettre en 'uvre ce référendum, se limitant de facto à la surveillance du cessez-le-feu, ce qui a conduit, au fil du temps, à un «effritement de l'autorité de la Minurso, à un affaiblissement de ses fonctions et à sa déviation des normes de maintien de la paix». Il a indiqué que les réunions informelles ont été tenues, jusque-là, entre le Front Polisario et le Maroc sans qu'une avancée notable n'ait été enregistrée, observant que ces rencontres confirment que «les deux parties continuent d'avoir la volonté politique de se rencontrer mais pas de s'engager dans les négociations de fond vers l'objectif énoncé dans les résolutions successives du Conseil de sécurité, à savoir une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». Il souligne également que lors des visites de son envoyé personnel, Christopher Ross, dans les pays membres du «Groupe des amis du Sahara Occidental», (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Espagne), ce dernier a constamment signalé qu'il était vital pour les Nations unies et la communauté internationale dans son ensemble d'avoir accès à des informations fiables et indépendantes sur la situation prévalant dans le Sahara Occidental. Cela pourrait être réalisé grâce à des rapports plus exhaustifs de la Minurso et à des visites plus fréquentes au Sahara Occidental par des diplomates, des journalistes et autres, a-t-il fait valoir. Dans ce sens, le chef de l'ONU a relevé une large adhésion sur la nécessité de disposer d'informations indépendantes, mais aussi de la nécessité pour la Minurso, de bénéficier d'une «totale liberté de mouvement, et de sensibilisation au Sahara Occidental, afin de pouvoir élaborer des rapports transparents sur les développements importants qui y prévalent, et ce, à l'instar des autres opérations de maintien de la paix à travers le monde», insistant qu'en tant que garante du maintien du cessez-le-feu et de l'engagement de la communauté internationale pour parvenir à une résolution du conflit du Sahara occidental, la présence de la Minurso demeure pertinente. Sur ce point, il a recommandé dans son rapport une augmentation de 15 observateurs militaires pour renforcer les capacités de surveillance de cette mission qui compte actuellement 228 militaires, tout en demandant la prorogation de son mandat de 12 autres mois jusqu'au 30 avril 2013. Le chef de l'ONU a aussi indiqué dans son rapport que dans les territoires sahraouis occupés, la neutralité des Nations unies a été mise à mal par le Maroc, du fait que ce dernier exige que les véhicules de la Minurso portent des plaques d'immatriculations diplomatiques marocaines, affirmant que «cette pratique ne respecte pas pleinement la neutralité des Nations unies», soulignant idem pour le siège de la Minurso à Laâyoune qui, entouré par 21 drapeaux marocains, compromet la neutralité vis-à-vis du Front Polisario, de la population locale et de la communauté internationale. Le secrétaire général de l'ONU a également cité des rapports faisant état d'usage excessif de la force, d'arrestations et de détentions arbitraires et d'extraction d'aveux sous la torture «commis contre des Sahraouis par les forces marocaines». Le projet de résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara Occidental sera élaboré, comme de tradition, par le «Groupe des amis du Sahara Occidental» avant d'être soumis aux autres pays membres du Conseil de sécurité pour adoption avant le 30 avril en cours.




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