Algérie

Ban Ki-moon plus vite que l'ONU Edito : les autres articles



Ban Ki-moon plus vite que l'ONU                                    Edito : les autres articles
Le procédé est rare, sinon très règlementé, mais le secrétaire général de l'ONU a été, dimanche, plus loin que l'institution qu'il représente et dont il est aussi bien le porte-parole que son plus haut représentant à travers le monde. La position de l'ONU à l'égard de la crise en Syrie est bien connue ' et même trop ' pour avoir suscité des commentaires acerbes et il convient de dire qu'elle subit les effets d'un blocage sinon qu'elle est l'otage d'un désaccord entre ses membres permanents, car un vote à la majorité simple aurait permis de lever les blocages en question.
Pas la moindre évolution en dix mois de crise et malgré les milliers de morts, sinon cette tendance refusée par l'ONU à vouloir condamner à la fois la violence du gouvernement et celle de l'opposition. L'intérêt de l'intervention de Ban Ki-moon c'est que, justement, il a pris sur lui de trancher un débat refusé et d'éloigner le Conseil de sécurité de l'hypothèse de violences multiples. Quelques mots ont suffi à Ban Ki-moon pour venir à bout de ces questions de procédure dans lesquelles il était normalement engagé. «Arrêtez de tuer vos concitoyens !», a-t-il lancé au chef de l'Etat syrien, Bachar Al Assad, qui, la veille encore, parlait de groupes armés. «Aujourd'hui, je redis au président syrien, M. Assad, mettez fin à la violence, arrêtez de tuer vos concitoyens, la répression mène à l'impasse», a-t-il également affirmé avec un appel au bon sens, citant en cela le savant arabe Ibn Khaldoun.
Du coup, les conclusions qu'il faut tirer des propos de Ban Ki-moon c'est qu'ils ferment tous les espaces de tergiversation. Ou encore, qu'ils tranchent fondamentalement avec les positions exprimées jusque-là par l'organisation qu'il dirige. Pour ainsi dire, Ban Ki-moon a été plus vite et plus loin que l'ONU. D'un autre côté, il a rendu inutile, sinon il a hâté les résultats de la mission d'observation de la Ligue arabe durant laquelle ont été enregistrés pas moins de 400 nouveaux tués. Les faits sont clairs pour le secrétaire général de l'ONU et pas encore dira-t-on aussi bien pour le Conseil de sécurité que pour l'organisation arabe. Un vrai dilemme pour ces derniers. En tiendront-ils compte, ce qui leur permettrait de lever toutes les ambiguïtés et mettre fin à cette crise '
Placées en quelque sorte au pied du mur ou encore devant un constat aussi accablant et dont il est difficile d'en douter, il paraît alors inconcevable qu'ils puissent se situer en deçà de telles positions. Ce que l'on sait, c'est que la Ligue arabe a fixé une limite à sa mission, celle du 19 janvier, et des conclusions devraient être tirées, mais autant dire que Ban Ki-moon en a déjà fixé le seuil. Reste alors l'ONU. Que fera-t-elle ' Suivra-t-elle le constat fait par son secrétaire général ' Entre la règle de procédure et son mandat, Ban Ki-moon a choisi le second, lié à la doctrine des Nations unies, parce que la paix demeure globale.


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