Algérie

Ban envoie Saïd Djinnit à Bujumbura



Ban envoie Saïd Djinnit à Bujumbura
Le Burundi, le petit pays d'Afrique des Grands Lacs, dont l'histoire post-coloniale est marquée par des massacres inter-ethniques, va-t-il renouer avec la guerre civile ' Depuis début avril, 21.000 personnes, dont 5.000 depuis samedi dernier, essentiellement des femmes et des enfants, ont fui au Rwanda. A l'approche du scrutin présidentiel du 26 juin, la tension ne cesse de monter. « Le président Pierre Nkurunziza ne reculera pas devant ceux qui tentent de le faire renoncer à briguer un troisième mandat », a affirmé Willy Nyamitwe, son conseiller en communication, reprochant aux manifestants, comprendre les partisans du Mouvement pour la solidarité et le développement, le parti de l'opposant en exil Alexis Sinduhije et bête noire du chef de l'Etat, de refuser le « processus démocratique ». « Nous devons aller aux élections. C'est le peuple qui doit trancher », martèle-t-il, accusant certains manifestants d'« emprunter la voie de la violence » qui rappelle « les années sombres de notre histoire », en référence aux premières années de la longue guerre civile (1993-2006) dont le pays peine encore à se remettre. Le conseiller du président croit même utile de justifier l'interdiction de manifester décrétée à travers tout le pays par le gouvernement. « Si les gens veulent se rassembler pour aller piller des maisons, violer, saccager des boutiques, la police est là pour protéger les citoyens sans exception, alors on doit les empêcher d'accomplir leurs desseins. » Les opposants promettent de continuer à manifester. Ils estiment que le troisième mandat est inconstitutionnel, la loi fondamentale du Burundi limitant à deux le nombre de mandats présidentiels. Le camp de Nkurunziza assure que son premier mandat (2005-2010) en tant que premier président post-transition élu par le Parlement et non au suffrage direct tombe sous le coup d'une disposition particulière et n'entre pas en ligne de compte dans la limitation. L'Union européenne, qui a dénoncé « l'intimidation et la violence », appelle le président Pierre Nkurunziza à aborder la question de sa candidature « dans un esprit de réconciliation, dans l'intérêt du pays et en vue d'une solution respectueuse des accords d'Arusha », signés en 2000 et qui ont ouvert la voie à la fin de la longue guerre civile burundaise. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a dépêché hier son envoyé spécial pour la région des Grands Lacs, Saïd Djinnit, au Burundi. Djinnit aura « des consultations avec le président Nkurunziza et d'autres autorités gouvernementales, les dirigeants de partis politiques et les membres de la communauté diplomatique », indique un communiqué de l'ONU. A New York, on évoque des consultations cette semaine sur la crise au Burundi au Conseil de sécurité.




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