Algérie

«Bamako et Alger sont jaloux de leur indépendance»



«Bamako et Alger sont jaloux de leur indépendance»
Si au terme de sa visite officielle de quatre jours, en Algérie, le président malien a tenu à déclarer que son pays comme l'Algérie est «très jaloux de son indépendance et de sa sécurité», les propos de M. Amadou Toumani Touré reflètent amplement la volonté politique des deux pays à l'activation effective de l'axe Bamako-Alger à divers niveaux.
Au vu de la teneur des entretiens du président malien avec le président Bouteflika et les membres du gouvernement ainsi que le contenu des travaux entre responsables algériens et maliens, une nouvelle étape est d'ores et déjà entamée dans les relations bilatérales entre les deux pays voisins. Le séjour du président Amadou Toumani Touré a été l'opportunité pour dégager les nouvelles voies que devra emprunter le rôle escompté par l'axe Alger-Bamako dans son renforcement de ce qu'il a été déjà accompli entre les deux pays et les nouvelles étapes à franchir. Si les deux pays inscrivent à court et à moyen termes leur coopération bilatérale via un partenariat gagnant-gagnant selon les attentes et les objectifs escomptés par les deux parties, ceci a permis une coopération plus élargie et dans divers domaines. Convaincus que tout développement durable et progrès socio-économique sont conditionnés par la pérennité de la stabilité et de la promotion de la paix et la sécurité, les deux pays sont déterminés à 'uvrer conjointement pour les faire valoir. La lutte contre le terrorisme et ses ramifications dans la région du Sahel ayant été abordé amplement entre les responsables maliens et algériens, elle n'a pas été sans évoquer les effets gravissimes de la crise libyenne illustrés par l'intense circulation des armes de tout type. Si les pays du champ, partageant des frontières communes se sont appropriés le rôle de leader dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, via leur approche et l'architecture mise en place à ce propos, le rôle des partenaires extra-régionaux (étrangers à la région du Sahel) a été tout autant défini. Le président malien a déclaré que «la situation dans la bande sahélo-saharienne nous préoccupe de plus en plus» et d'ajouter que «c'était déjà une région faible avec ses multiples difficultés, mais aujourd'hui, il y a une nouvelle donne». Affirmant que Bamako et Alger partagent la même vision sur cette question, M.Touré a soutenu qu'«on parle beaucoup plus de la présence de groupes organisés et lourdement armés à la suite des derniers évènements survenus en Libye» et de préciser : «Nous partageons cette vision de la question». Aussi le président malien a tenu à souligner que «le Mali, en aucune manière ne peut accepter qu'une force étrangère vienne s'implanter sur son territoire» et de préciser «même si cette force venait pour l'aider».Ce qui semble être une mise en garde à l'adresse de partenaires occidentaux ne désespérant pas à prétexter leur action de lutte contre le terrorisme pour mettre pied dans la région. Pour le président malien, l'effort consenti et engagé par les pays de la région en matière de lutte contre terrorisme et ses ramifications, est la réponse qu'il faut à cette problématique et que le rôle de la communauté internationale devrait s'articuler autour d'une coopération en réponse aux attentes exprimées par les pays de la région, dont les recommandations élaborées lors de la conférence d'Alger les 78 septembre dernier. D'où les propos du président Malien «internationaliser une situation, qu'ensemble, nous pouvons sans doute maîtriser, est exactement la solution qu'il faut éviter». Ceci étant, M.Amadou Toumani Touré a eu aussi à indiquer : «Le Mali, en tout cas, n'est pas prêt à recevoir une force étrangère sur son territoire pour le seul but de l'aider dans sa lutte antiterroriste», affirmant que les pays du champ (Algérie, Mali, Mauritanie et Niger) sont «entièrement disposés» à combattre ensemble ce phénomène. Pour le président malien, «nous avons une vision commune qui nous permet de nous mettre ensemble pour lutter contre le terrorisme et ses connexions», à savoir la lutte contre le trafic de drogue et d'armes, la criminalisation de paiements des rançons pour ne citer que ces questions. Par ailleurs, si le renforcement de l'axe Bamako et Alger, a été le point phare rythmant le séjour du président malien à Alger, celui-ci a été pour asseoir une coopération multiforme dont le domaine sécuritaire.«Avec cette visite, la coopération Mali-Algérie s'est considérablement renforcée; l'axe Bamako et Alger se porte bien» a déclaré le président malien. Le chef de l'Etat malien a salué son voisin du nord déclarant que «l'engagement fort de l'Algérie à accompagner le Mali dans son développement, particulièrement dans les régions nord», souligne-t-il. Ce qui semble être aussi une convergence avec l'approche politique d'Alger dans sa promotion de la coopération interafricaine.


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