Algérie

Balises : L'Etat amorce un désengagement...


Et ce qui devait arriver, finalement arriva ! Acculé par une crise financière qui inquiète surtout par son caractère structurel et durable, l'Etat annonce désormais son intention d'amorcer un certain désengagement de la sphère économique, appelant pour ce faire l'initiative privée locale à la rescousse. A la clé, quelques sous-traitances et surtout quelques actifs publics à concéder au capital privé, sous l'égide d'un Premier ministre ayant déjà tout à fait la tête de l'emploi pour négocier un tel virage.A l'issue d'une rencontre «tripartite», rapidement mise en scène hier par le gouvernement et ses alliés des mondes des affaires et syndical, la nouvelle charte dite de partenariat sociétaire, désormais lue et approuvée par les uns et les autres, annonce ainsi, entre autres orientations majeures, la disponibilité de l'Etat à ouvrir l'actionnariat de certaines de ses entreprises économiques à la participation du capital privé.
En bon maître de cérémonie qu'il était lors de cette rencontre, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a ainsi tout simplement esquissé l'urgence d'un changement de cap dans la gestion du contexte actuel de crise, qui aujourd'hui menace la solvabilité même du pays. Une crise dont l'Etat, faut-il aussi croire, ne peut plus continuer à en contenir trop longtemps les effets, car ne disposant désormais plus de ses remparts habituels d'injections à tout-va de ressources financières publiques.
Aussi, les propos et les annonces soigneusement choisis en ce sens par le premier responsable du gouvernement sont tout sauf anodins. Ahmed Ouyahia évoque en effet, ni plus ni moins, des orientations qui seront émises prochainement pour revoir carrément «le rôle économique de l'Etat». Il sera question, selon lui, de «promotion de la décentralisation» et d'un changement de gouvernance «qui permettra à l'Etat de se consacrer à d'autres tâches».
Des tâches sociales surtout, en plus de ses fonctions régaliennes et conventionnelles, si le capital privé parvient effectivement à se réapproprier les rôles économiques qui lui incombent. Pour significatif et profond qu'il semble être, ce changement que prévoit d'amorcer le gouvernement reste pourtant loin d'être politiquement et socialement acquis, a fortiori au regard des plans de privatisations ? graduelles ou pas ? qu'il implique en guise de premier traitement à la crise budgétaire.
Répondant en tous points aux remèdes habituels du FMI, prônant notamment des cessions d'actifs publics comme ajustements d'urgence, la nouvelle orientation économique annoncée par le gouvernement semble en définitive aussi mal aisée à mettre en ?uvre que presque impossible à remettre encore à plus tard. Telle une issue fatale née de très mauvais choix opérés par le passé?
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