Mise à plat des relations entre l'Algérie et le Maroc, état des lieux pour l'Union du Maghreb arabe (UMA). Le lexique diplomatique est pour ainsi dire inépuisable. Il est en tout cas adapté à chaque situation. Et c'est le cas de le dire pour les volets de l'action engagée ces jours-ci par la diplomatie algérienne et marocaine, à Alger d'abord et à Rabat depuis vendredi. Il en est qui diront, et ils n'ont absolument pas tort, que le contexte est extrêmement favorable et qu'il y a lieu d'aller de l'avant. Effectivement, les ministres algérien et marocain des Affaires étrangères ont poursuivi, vendredi à Rabat, leurs entretiens engagés dernièrement à Alger. La tonalité, plutôt positive, était largement perceptible d'autant que les deux parties ont convenu d'engager ce qui apparaît comme une opération de normalisation de leurs relations avec la mise en place, décidée hier, d'une commission de consultation politique entre les deux ministères avec un calendrier (deux réunions par an) et un objectif précis qui est la dynamisation des relations bilatérales.
Est-ce là le commencement d'un nouveau processus, ne manque-t-on pas de se demander. Il ne s'agit en tout cas pas de sa conclusion, car il y a beaucoup à faire. En fait, reprendre là où le travail de mise à plat s'était arrêté, au lendemain des graves accusations marocaines – infondées – contre l'Algérie, suivies par l'instauration du visa pour les Algériens, l'Algérie appliquant la réciprocité et fermant la frontière terrestre, cette dernière mesure demeurant toujours en vigueur. Le Maroc demandera même par la suite, la suspension du fonctionnement de l'UMA. Mais entre temps, Algériens et Marocains avaient engagé un processus de normalisation avec la mise sur pied de cinq groupes de travail devant étudier tous les dossiers et pas seulement les plus médiatisés.
Le travail n'a pas été effectué. A travers le mécanisme, dont la création vient d'être décidée, il est question d'échanger des points de vue sur les questions d'intérêt, de réguler les rencontres entre les responsables des deux ministères et de préparer d'autres mécanismes de coopération entre les deux parties. «Nous avons devant nous des perspectives qui permettent à l'Algérie et au Maroc de consolider leurs relations et ce, en agissant jour après jour pour la concrétisation de la volonté politique qui existe dans les deux pays», a ainsi déclaré le ministre algérien des Affaires étrangères, sans trop s'attarder sur leur état. Bien entendu, Mourad Medelci a abordé les questions jusque-là mises de côté mais pas occultées, puisque l'une reste liée à un processus de normalisation, et l'autre traitée dans la cadre du plan de paix de l'ONU.
Il s'agit évidemment de la question de la frontière terrestre et de celle du Sahara occidental. Pour les Algériens, il n'est pas question de maintenir la frontière fermée, mais il faut préalablement examiner et régler tous les points liés à sa fermeture. Elle est liée au processus de normalisation. Quant à la question sahraouie, il ne s'agit de rien d'autre que d'un retour à ce qui avait été convenu pendant longtemps et qui avait d'ailleurs permis le lancement, en 1989, de l'UMA, avant que le Maroc ne revienne sur ce qui avait été décidé, des ministres marocains ayant même déclaré qu'il n'y aura pas normalisation des relations algéro-marocaines sans règlement de la question du Sahara occidental, avec cette précision que cela devait se faire dans ce que Rabat appelle «le respect de son intégrité territoriale», ce qui se traduisait par une reconnaissance de son occupation de ce territoire.
Nouveau départ, d'une certaine manière, avec en plus une approche optimiste de M. Medelci soulignant que la question du Sahara occidental «ne nous empêchera pas d'avoir des relations bilatérales positives». Les canaux de communication, qui n'ont jamais été fermés, devraient par conséquent àªtre renforcés. Une telle ambiance imprègne déjà la réunion ministérielle de l'UMA. Une relance.
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Posté Le : 20/02/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohammed Larbi
Source : www.elwatan.com