Dans cette auberge espagnole qu'est devenu le gouvernement, il y a des ministres qui s'essaient au langage de la vérité, d'autres qui font dans le bluff, si ce n'est dans le mensonge. Décidément bien atypique, Mohamed Aïssa poursuit sa «croisade» contre les pratiques salafistes dans le pays, au risque de ramer à contre-courant de l'Exécutif qui, sur la montée de l'intégrisme, a fait sienne la politique de l'autruche : scandaleusement, les hautes autorités ont fait pression sur le Sénat pour qu'il gèle le projet de loi sur les violences contre les femmes que l'APN, pourtant sous haute surveillance, n'a pas pu contenir.Au même moment, Mme Nouria Benghebrit sort bien difficilement de la chausse-trappe de la fraude au baccalauréat et elle l'a fait avec doigté.Un pied de nez à ses ennemis qui se recrutent essentiellement dans les courants les plus rétrogrades du pays que dérangent sa réforme de l'école et toute remise en cause du statu quo, du fatras de l'école fondamentale pensée par Boumediène, lancée par Kharroubi et ancrée par Benbouzid.Le ministre de l'Industrie et des Mines tente lui de rouler les Algériens dans la farine en leur annonçant une usine Peugeot dans deux années. Abdessalem Bouchouareb aurait bel et bien été intoxiqué par le constructeur français (ou les politiques de ce pays) qui, depuis belle lurette, ont fait leur choix : construire de grandes usines exportatrices au Maroc et vendre coûte que coûte le maximum de véhicules sur le marché algérien. Et l'on découvre, par la bouche de Boudjema Talai, le ministre des Transports que son secteur est profondément sinistré, contredisant ainsi son prédécesseur Amar Ghoul qui n'a cessé de nous dire que ça roule bien dans le pays, en avion, en auto et en bateau.Des années durant, ce ministre ? chef de parti (lié au clan présidentiel) ? a déroulé «le tapis rouge» à l'autoroute Est-Ouest, alors qu'elle était devenue un des plus grands fiascos technique et financier du pays depuis l'indépendance. Et il nous promet aujourd'hui de beaux complexes touristiques pour bientôt à Alger. Du grand bluff. Il suffit de jeter un coup d'?il sur les complexes existants, ceux bâtis à coups de milliards durant les années 1970 et les nouvelles réalisations privées, pour se rendre compte à quel point le tourisme - propre et pas cher - est une bataille perdue.Les Algériens sont condamnés à claquer leurs euros à Hammamet et à Sousse ou se résigner à piquer une tête dans une eau douteuse d'une plage surpeuplée et squattée, lorsque ce n'est pas dans une des piscines installées (de manière saugrenue) le long de l'oued El Harrach aux célèbres effluves. Et celui qui est déjà entré en apnée, frôlant l'asphyxie, c'est bel et bien le chef de tous ces ministres, Abdelmalek Sellal qui aurait pu s'attendre à tout, sauf avoir à gérer l'après-pétrole.Que peut-il dire et surtout quoi offrir aux Algériens ' Ceux des années 1970 et 1980 s'étaient plus ou moins accommodés des pénuries, car d'une autre mentalité. Mais ceux d'aujourd'hui accepteront-ils un nouveau règne des «souk el fellah » ' Pas sûr. Et même ceux d'hier, malgré toute leur patience, ils ont fini par craquer pour dire leur mot en Octobre 1988. Un mot terrible. Demain, Allah Yestor.
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Posté Le : 25/06/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ali Bahmane
Source : www.elwatan.com