Algérie

Baliser le terrain



Ce nouveau retour aux affaires, dans des dispositions plus favorables, permettra à Ouyahia d’accélérer certainement l’aboutissement de certains dossiers à l’image de l’ouverture du capital d’Algérie Télécom, de la privatisation du CPA, de la révision de la Constitution et de l’avènement algérien à l’Union pour la MéditerranéeLe pompier, l’homme de terrain, le pragmatique, l’homme du système, mais également celui des “sales” besognes, les qualificatifs ne manquent pas pour désigner celui qui a été rappelé par Bouteflika pour veiller aux intérêts de l’État. Le retour d’Ouyahia à la tête du gouvernement se veut porteur d’un message présidentiel clair et sans ambages. Bouteflika, las d’attendre depuis deux ans des résultats concrets de son programme, a décidé de re-faire confiance à son “sherpa” et de lui confier les rênes d’une équipe qui tournait, selon certains observateurs, au ralenti du temps de Belkhadem. Ouyahia, dont c’est le troisième passage à la tête du Palais du gouvernement, aura pour lourde et délicate tâche de relancer les différents projets instruits par la Présidence et les conduire à bon port, et surtout dans les plus brefs délais. Le programme du million de logements, cher à Bouteflika, qui prend du plomb dans l’aile malgré les promesses ministérielles de son achèvement dans les temps impartis, le métro d’Alger, le retour de la violence terroriste, la dégradation du niveau de vie et l’incapacité de sortir le pays de son “isolement” international, nonobstant la manne pétrolière, ont donné un bilan mitigé du mandat de Belkhadem. Ouyahia, qui avait dirigé le gouvernement au plus fort des années noires de l’Algérie, a admirablement exécuté les missions dont il avait la charge, même si cela lui a valu l’inimitié de la rue algérienne après les épisodes des ponctions sur salaire et celui de la moralisation de la vie économique. Ce nouveau retour aux affaires, dans des dispositions plus favorables, permettra à Ouyahia d’accélérer certainement l’aboutissement de certains dossiers à l’image de l’ouverture du capital d’Algérie Télécom, de la privatisation du CPA, de la révision de la Constitution et de l’avènement algérien à l’Union pour la Méditerranée. Car, pour beaucoup, et hormis les retards enregistrés dans la finition des programmes présidentiels, l’UPM aura eu raison du conservateur Belkhadem. Quoi qu’il en soit, on devine aisément que le nouveau Premier ministre aura les coudées franches pour mener à terme, et au pas de charge, les dossiers hérités de son prédécesseur pour faire place nette et permettre l’élaboration d’un nouveau programme de Bouteflika en perspective d’un troisième mandat.


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