"Baleine bleue" : le danger se propage

Tous les cas ont été signalés par leurs camarades collégiens.Ce qui dénote d'une certaine prise de conscience chez ces adolescents.
Le danger du jeu en ligne dit "la Baleine bleue", qui conduit ses jeunes adeptes au suicide, plane encore au-dessus des têtes des collégiens et lycéens. Neuf candidats au suicide, via ce jeu mortifère sur le Net, ont été sauvés de justesse dans la wilaya de Béjaïa. En effet, c'est au CEM de la commune de Boudjellil, dans la daïra de Tazmalt, que les neuf cas ont été enregistrés, apprend-on de sources locales concordantes. Selon Mme Fatiha Rezzoug, présidente de l'association "Assirem pour la femme rurale" et dentiste de profession à la polyclinique de Boudjellil, que nous avons contactée par téléphone, ces nouveaux cas ont été découverts grâce à un enseignant qui a remarqué un tatouage de baleine sur le bras de l'un de ses élèves. De là, ses camarades de classe ont signalé à leur enseignant d'autres cas similaires. Ce dernier a alerté la direction de son établissement. Selon Mme Fatiha Rezzoug, tous les candidats à ce jeu macabre ont des signes distinctifs, des tatouages sur le bras ; un élève y a fait ce dessin sur sa cuisse. Sitôt ces nouveaux cas découverts, leurs parents, les services de sécurité et ceux de la santé ont été alertés par les responsables de l'établissement pour prendre en charge ces enfants. Depuis le suicide des deux jeunes lycéens du lycée Maâla de Sidi-Aïch à la suite, vraisemblablement, de ce jeu funèbre sur le Net, la région de Béjaïa ne cesse d'enregistrer d'autres cas. En effet, pas moins de 14 cas (13 collégiens et une lycéenne) ont été découverts et sauvés in extremis du suicide, d'où la vigilance qui est de mise, notamment au niveau des établissements scolaires. Si l'inquiétude semble s'être emparée des parents des élèves, voire de toute la société, il n'en demeure pas moins qu'ils sont loin d'être gagnés par la panique. Effectivement, loin d'être atteints de la psychose, les parents d'élèves, notamment, gardent le moral du fait que, il faut le souligner, les collégiens ont pris conscience du danger mortel de ce jeu. Tous les collégiens recensés depuis l'apparition de ce jeu morbide ont été découverts et signalés par leurs camarades. Ce qui dénote d'une certaine prise de conscience chez ces adolescents. En outre, l'implication de pans entiers de la société, le mouvement associatif, les parents d'élèves, des services de la santé et de sécurité, dans des campagnes de sensibilisation sur ce jeu suicidaire via le Net. En effet, dans la commune de Boudjellil, l'association "Espoir" organise, aujourd'hui, une conférence de sensibilisation avec des psychologues et des médecins au profit des adolescents pour les sensibiliser davantage sur les dangers mortels de ce jeu. Dans la commune de Chemini, c'est le nouveau maire RCD qui a pris les devants en organisant, hier, à la maison de jeunes Farid-Zadi, une conférence de sensibilisation au profit des parents et des adolescents de sa municipalité. Une rencontre consacrée à ce jeu morbide de la Baleine bleue et animée par des psychologues et des médecins généralistes. Même la sûreté de wilaya de Béjaïa s'est impliquée, jeudi dernier, dans cette vaste campagne de sensibilisation contre le jeu de la Baleine bleue à travers les établissements scolaires. Il faut dire qu'ici à Béjaïa, la région la plus touchée par ce phénomène, tout le monde est convaincu que seule la sensibilisation des jeunes sur les dangers mortels qu'ils encourent en s'adonnant à ce jeu de la Baleine bleue est le dernier rempart pour gagner "la guerre". "Il est impossible de surveiller en permanence ses enfants. Seule leur sensibilisation peut les soustraire à ce risque mortel. La sensibilisation est le dernier rempart", soutient-on unanimement, ici à Béjaïa, d'autant plus que pour la ministre des TIC, il est impossible de bloquer ce jeu. Une sensibilisation qui, pense-t-on à Béjaïa, a porté ses fruits du fait que les derniers cas
de candidats au suicide à travers ce jeu enregistrés dans la région sont tous signalés par leurs camarades collégiens.
L. OUBIRA